From the collection:
Les femmes dans l'histoire , created by Historica Canada
This lesson plan was created by members of Historica Canada’s teacher community. Historica Canada does not take responsibility for the accuracy or availability of any links herein, and the views reflected in these learning tools may not necessary reflect those of Historica Canada. We welcome feedback regarding the content that may be linked to or included in these learning tools; email us at education@HistoricaCanada.ca.
Aperçu
Ce plan de leçon repose sur le visionnement des documents de la série Empreintes sur Barbara Ann Scott, les Jelineks et Petra Burka. Art ou athlétisme? Le premier semble avoir été le contraire de l’autre tout au long de l’histoire du patin artistique. Est-ce qu’un sport où l’on juge (parfois de façon corrompue) la performance athlétique en tant qu’expression artistique peut être effectivement un sport? Poser la question fait apparaître la relation ambivalente du Canada face à un sport qui semble célébrer la grâce plus que l’effort.
Objectifs
Sensibiliser les élèves à l’histoire des succès des Canadiens en patin artistique; aider les élèves à mieux connaître les pionniers du patin artistique au Canada; étudier leurs réalisations dans un contexte historique; examiner la façon dont les patineurs artistiques canadiens se sont définis eux-mêmes à l’échelle internationale et examiner de façon critique la subjectivité d'un sport qui repose partiellement sur des critères artistiques.
Contexte
Vous savez que vous parlez à un Canadien lorsque le nom d’Elvis évoque non pas le roi du rock and roll, mais le patineur artistique qui a réussi avec succès la première combinaison de quadruple (quadruple boucle piqué, double boucle piqué) aux Mondiaux de 1991 à Munich, en Allemagne. Et vous reconnaissez une génération de Canadiens au souvenir qu’ils ont de la poupée de Barbara Ann Scott créée en 1948 pour honorer la médaille d’or de la patineuse aux Jeux Olympiques de cette même année à Saint Moritz, en Suisse.
De nombreux Canadiens considèrent le thème de la Soirée du hockey au Canada comme l’hymne national « non officiel » de la nation, mais pour les 10 174 000 Canadiens qui ont regardé à la CBC les Championnats de patin artistique mondiaux de 1994 à Chiba, au Japon, le spectacle sur glace n’était pas inspiré de la même musique. Le programme des femmes à lui seul a attiré 1 791 000 spectateurs sur trois heures, dépassant la Soirée du hockey au Canada, qui suivit plus tard au cours de la soirée. Le commentateur sportif de la CBC, Brian Wilson, explique comment la controverse entourant le patin artistique et la subjectivité intrinsèque de ce sport est ce qui le rend populaire :
Le patin artistique a capturé l’imagination des gens. Je crois que c’est un sport qui est fait pour la télévision. Vous pouvez en présenter l’art et l'athlétisme de très près. Dans une partie de football, vous ne voyez pas les visages. Le patin artistique est un grand sport.
Le hockey est peut-être roi au Canada, mais aux Jeux Olympiques de 1948 à St. Moritz, la nation couronna sa reine, au moins en patin artistique. En fait, lorsque la jeune Barbara Ann Scott âgée de 19 ans gagna la première médaille d’or en simple au patin artistique, sa performance surpassa la médaille d’or obtenue par l’équipe de hockey des Ottawa RCAF Flyers. Après sa victoire, deux avants de l’équipe de hockey hissèrent la petite chérie du Canada sur leurs épaules et cette photo triomphale fit le tour du monde.
À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, la nation se cherchait une héroïne et Barbara Ann Scott, avec ses yeux bleus, sa grâce sur glace et ses pirouettes rapides faisait oublier les ravages de la guerre à la population. À son retour au Canada, le Premier ministre Mackenzie King félicita la nouvelle championne du Canada, lui expliquant comment elle avait donné au pays le courage de persévérer pendant la période de noirceur qui suivit la guerre. Malgré toute la douceur que projetait cette patineuse de 45 kilos et de 158 cm originaire d’Ottawa, Barbara Ann Scott dut surmonter de grandes difficultés sur sa route vers la gloire. La Première Guerre mondiale lui enleva son père prématurément, ne laissant sa mère et elle qu’avec une très modeste pension. Au cours de cette période difficile, Barbara Ann Scott commença à patiner vers l’âge de sept ans et à dix ans, elle était déjà à New York où elle essayait sa première paire de patins Gustav Stanzione. À 25 $ la paire, c’était les meilleurs patins que l’on pouvait se procurer à l’époque. Barbara Ann Scott explique plus tard : « J’avais également une paire de patins Wilson d’Angleterre et ils coûtaient 15 $. Je les ai portés tout au long de ma carrière de patinage professionnel et amateur. »
Ses patins la servirent bien et souvent. Pendant ses périodes d’entraînement, Barbara Ann Scott se levait tous les matins à 17 h pour pratiquer huit heures et patinait 17,7 kilomètres simplement pour effectuer ses figures. Elle étudiait avec un tuteur en fin d’après-midi et se couchait à 8 h 30 chaque soir. Cette discipline porta ses fruits, et aida Barbara Ann Scott à gagner le Championnat canadien junior à l'âge de 11 ans. En 1947, elle était déjà sur la scène mondiale. Quatre douzaines d’amis d’Ottawa réussirent à recueillir suffisamment d’argent pour envoyer Barbara Ann Scott, sa mère et son entraîneur aux Championnats européens de Davos en Suisse et aux Championnats du monde de Stockholm en Suède. Elle gagna les deux, et répéta ces deux victoires à nouveau en 1948.
Mais selon Barbara Ann Scott, « mon plus grand moment sportif fut aux Jeux Olympiques de St Moritz en 1948. Je me retrouvais sur le podium, au beau milieu d’une terrible tempête de neige. C’était entre deux périodes d’une partie de hockey. » Ce 6 février, le hockey devint l'« autre » spectacle sur glace du Canada.
Dans son autobiographie, Skate With Me, Barbara Ann Scott se rappelle des pressions qu’entraîna sa gloire soudaine :
Les touristes commencèrent à me visiter comme si j’étais une des attractions d’Ottawa. Ils se présentaient à des heures indues et il ne servait à rien de ne pas répondre à la porte. Certains appelaient au milieu de la nuit, en m’expliquant qu’ils ne voulaient rien de spécial, qu’ils voulaient simplement me dire bonjour.
Quarante ans plus tard, du haut du site historique de St. John’s à Signal Hill, Barbara Ann Scott se retrouva à nouveau sur la scène olympique et transmit ses salutations à une nation qui ne l’avait jamais oubliée. La petite chérie du Canada eut l’honneur d’être la première porteuse de la torche qui traversera le Canada jusqu’à Calgary pour les Jeux Olympiques d’hiver de 1988.
Même si le rouge et le blanc sont les couleurs que portent nos athlètes lorsqu’ils entrent dans le stade aux Jeux Olympiques d’hiver, les couleurs de la compagnie de la Baie d’Hudson font partie du patrimoine de notre nation depuis plus longtemps. Il n’est donc pas surprenant qu’un des patineurs artistiques du Canada ait porté l’indigo, le vert, le rouge et le jaune lorsqu’il entra dans le stade des Jeux Olympiques d’hiver de Squaw Valley en 1960, en Californie. Mais comme Robert Paul l’admit plus tard, « j’ai presque refusé l’offre de porter le drapeau. Notre compétition était le lendemain et je devais soulever une fille… » En outre, il ajoute, « j’ai vu des vidéos où l’on a recréé les cérémonies d’ouverture aux Jeux Olympiques et l’on pouvait facilement distinguer le Canada dont les porteurs de drapeau portaient cette année-là des manteaux aux couleurs de la Baie d’Hudson. »
La fille que Robert Paul devait soulever était Barbara Wagner, et ces natifs de Toronto, qui arrivèrent aux Jeux avec quatre titres mondiaux sous la ceinture, étaient les favoris pour la médaille d’or olympique. Barbara Wagner se rappelle « si nous n’avions pas gagné, je ne sais pas si nous aurions pu retourner à la maison ». Le couple gagna, et monta sur le podium avec leur veste distinctive. Ce fut le premier couple en Amérique du Nord à gagner une médaille d’or olympique. Par contre, l’équipe de hockey masculin redoutait le retour à la maison, puisqu’en 1960, elle perdit la médaille d’or contre une équipe des États-Unis. Et nous savons tous à quel point ces défaites nous font mal.
Deux ans plus tard, à Prague en Tchécoslovaquie, se tinrent les Championnats mondiaux et pour Otto et Maria Jelinek, c’était un retour aux origines rempli d'anxiété et en même temps marqué par la providence. Anxiété parce que le couple retournait derrière le Rideau de fer. Avec leurs parents, le frère et la sœur s’étaient échappés de la Tchécoslovaquie et installés au Canada dans la clandestinité en 1948, après que le régime communiste ait envahi leur pays. En réaction, le gouvernement tchèque avait au départ refusé aux Jelinek un visa d’entrée pour les Championnats mondiaux. Ce n’est qu’après que la International Skating Union soit intervenue, menaçant de retirer l’événement de Prague, que le pays hôte accepta de ne pas détenir les compétiteurs après la compétition. Cependant, pour Otto Jelinek, « le voyage était doublement énervant parce que je ne savais pas si on m’enverrait de force dans l’armée. »
La providence arriva un an plus tard. Le 15 février 1961, le vol 548 de la Sabena, entre New York et Bruxelles s’écrasa à Berg-Kampenhout en Belgique, tuant tous les 72 passagers à bord. Dans l’avion se trouvaient les 18 membres de l’équipe de patinage artistique des États-Unis de 1961 plus 16 de leurs amis, parents et entraîneurs en route vers les Championnats de patin artistique mondiaux de 1961 à Prague. Les Jelinek avaient été invités à se joindre à l’équipe sur le vol 548, mais leur entraîneur refusa de les laisser hors de sa vue avant la compétition.
Prague eut alors la possibilité de les accueillir l’année suivante et Otto et Maria Jelinek enregistrèrent un des plus grands triomphes du patin artistique. Portant les vêtements traditionnels de leur lieu de naissance pour leur programme libre, ils captivèrent un public qui les considérait officiellement comme « non existants » depuis plus d’une décennie. Les Jelinek quittèrent leur pays d’origine en tant que champions mondiaux de leur pays d’adoption.
Activités
Leçon 1. Le temps du Time.
L’ancien président Richard Nixon détient actuellement le record du plus grand nombre d’apparitions en couverture du magazine Time, avec 55 couvertures. Le codétenteur de ce record pour les femmes est la princesse Diana et la Vierge Marie, chacune à huit couvertures. Regarder les couvertures du Time depuis son premier numéro du 3 mars 1923, c’est un peu découvrir l’intérêt du public américain à l’égard d’un dossier particulier ou d’une personne. C’est donc sans étonnement que le 4 février 1948, la couverture du Time était dédiée à Barbara Ann Scott, tout sourire.
Près de 50 ans plus tard, soit le 25 février 2002, ce sont les patineurs artistiques canadiens Jamie Salé et David Pelletier qui ont fait la couverture suite à leur médaille d’or (et au fiasco des juges) aux Jeux Olympiques d’hiver de 2002 à Salt Lake City en Utah. Les Canadiens ont suffisamment attiré l'attention des Américains pour se retrouver sur 23 couvertures duTime.
Les élèves doivent concevoir leur propre couverture du magazine Time. La couverture doit présenter un patineur artistique canadien (du 3 mars 1923 à aujourd'hui). Après avoir regardé diverses couvertures (Anglais), les élèves doivent choisir un patineur artistique qu’ils souhaitent introniser au panthéon des couvertures du Time. L’image choisie et le dessin doivent refléter l’époque dans laquelle le numéro serait paru. Par exemple, même si les photographies sont aujourd'hui la façon habituelle de représenter les gens, dans les plus anciens numéros du Time, les couvertures étaient dessinées à la main. En fait, les quatre premières couvertures de tous les temps sont toutes des représentations artistiques. La couverture doit inclure la date et un titre. Enfin, la couverture peut inclure un sous-titre ou une légende faisant référence à un autre événement historique important de cette époque.
Leçon 2. Sur son 36
En 1948, la Reliable Toy Company créa la poupée Barbara Ann Scott pour honorer la médaillée olympique de cette année-là. Conçue par le styliste américain bien connu Bernard Lipfert, elle portait un costume en dentelle bordé de marabout. Un nouveau costume était créé chaque année, mais il était toujours bordé de marabout. La poupée se vendit bien jusqu’en 1954 et est devenue depuis un symbole de la culture canadienne.
La médaillée d’argent aux Jeux Olympiques de 1972 à Sapporo au Japon et la championne des Championnats mondiaux féminins de 1973, la canadienne Karen Magnusson, a également une poupée à son image. La poupée Magnusson peut se vendre jusqu’à 500 $, surtout si elle est toujours dans sa boîte.
Les élèves doivent concevoir leurs propres poupées d’un patineur ou d'une patineuse artistique canadien(ne) ou d’un couple. Leur dessin doit comprendre ce qui suit :
- Vêtements spécifiques que l’on peut identifier aux patineurs
- Liste des réalisations
- Information biographique
- Un message vocal enregistré du patineur
Leçon 3. Juger les règles
Peu de couples de patineurs ont atteint la renommée mondiale que Jamie Salé et David Pelletier acquirent aux Jeux Olympiques d’hiver de Salt Lake City en 2002. Malgré une performance supérieure à celle des russes Elena Berezhnaya et Anton Sikharulidze au cours du programme libre, Jamie Salé et David Pelletier obtinrent les médailles d’argent, ce qui ne tarda pas à créer un scandale. Des allégations de manipulation des votes obligèrent la juge française Marie-Reine Le Gougne à quitter les Jeux dans la disgrâce, et forcèrent les officiels à octroyer les médailles d’or à la fois aux Canadiens et aux Russes. Même si le monde du patin en fut ébranlé, Jamie Salé et David Pelletier traversèrent cette épreuve avec grâce et devinrent des célébrités internationales instantanées.
Des changements ont été apportés dans l’espoir que de telles erreurs ne se produisent plus jamais. Mais comment un sport jugé par des êtres humains peut-il être purement objectif? Ce n’est pas un chronomètre qui détermine le gagnant, mais un groupe de personnes, avec leurs propres idées et valeurs.
En groupes de deux ou trois, les élèves doivent étudier le système de jugement du patin artistique et de la danse sur glace de 2004-2005 appliqué par la International Skating Union (Anglais).
Chaque groupe doit étudier le système et identifier les façons de réformer les règles afin de laisser moins de latitude à la subjectivité et à l’erreur. Une fois que chaque groupe aura présenté ses résultats, la classe adoptera un document final qui sera envoyé à la International Skating Union afin de proposer la façon de mieux adapter son système de notation.
Leçon 4. Un téléroman sur le patin
C’était un sport fait pour la télévision, même si Toller Cranston parlait d'un « spectacle pathétique ». Malgré la laideur de la saga Tonya Harding-Nancy Kerrigan dans les années 1990, l’histoire était plus grande que nature et les personnages avaient l’envergure qu’il fallait pour l’assumer. Les Jeux Olympiques de 1994 à Lillehammer, en Norvège, attirèrent grandement l’attention des médias. Tonya Harding, patineuse obstinée et combative s’opposait à l’angélique et innocente Nancy Kerrigan. Les médias s’emparèrent de cette histoire qui opposait ambition et fairplay et comportait une bonne dose d’émotions et de drame. C’était comme un téléroman qui se déroulait tant sur la glace qu’à l’extérieur de la patinoire.
En groupes de deux ou trois, les élèves doivent décrire une scène d’un téléroman qui repose sur le patin artistique. De la même façon que certains téléromans se déroulent autour d’un hôpital ou d’une auberge, les élèves doivent situer leur téléroman dans le monde du patinage artistique. Le script doit être d’environ une minute. Même si l’émotion est importante, le script doit également être honnête et fidèle au sport. Enfin, chaque groupe doit présenter sa scène au reste de la classe.
Leçon 5. La soirée du patin artistique au Canada
Le hockey sur glace est le sport officiel du Canada. Néanmoins, il ne faut pas oublier les réalisations et contributions d’athlètes canadiens au monde du patin artistique. Entre 1987 et 1997, des patineurs canadiens gagnèrent les championnats mondiaux huit fois. Donald Jackson présenta au reste du monde le premier triple Lutz en 1962, alors que Brian Orser et Vern Taylor se partagent la gloire d’avoir introduit le triple Axel. Kurt Browning a réussi le premier triple boucle piqué et Elvis Stojko, la première combinaison quadruple-double en 1991 et la première combinaison quadruple-triple en 1997. Toller Cranston est une étoile de l'innovation artistique.
D’un autre côté, il a fallu 50 ans à l’équipe de hockey masculin du Canada pour mettre fin à sa pénurie de médailles d’or aux Jeux Olympiques d’hiver de 2002 à Salt Lake City en Utah.
En groupes de deux ou trois, les élèves doivent produire une campagne dans laquelle ils proposent de remplacer le hockey par le patin artistique en tant que sport d’hiver officiel du Canada. La campagne doit inclure ce qui suit :
- une affiche
- une lettre d’une centaine de mots au rédacteur en chef du journal de l’école
- un discours de cinq minutes à prononcer devant les élèves
- une proposition pour une nouvelle émission de télévision fondée sur La Soirée du hockey au Canada. Le nom de la nouvelle émission pourrait être La Soirée du patin artistique au Canada.
Ressources
Empreintes : Barbara Ann Scott, les Jelineks et Petra Burka
l'Encyclopedie canadienne:
Petra Burka
Toller Cranston
Patrick Chan
Barbara Ann Scott
Barbara Aileen Wagner
Elvis Stojko
Tessa Virtue et Scott Moir
Kurt Browning
Patinage artistique
Patinage sur glace
Les Canadiennes aux Jeux olympiques d’hiver
Le Canada aux Jeux olympiques d'hiver
Patinage Canada
l'Encyclopedie canadienne:
Petra Burka
Toller Cranston
Patrick Chan
Barbara Ann Scott
Barbara Aileen Wagner
Elvis Stojko
Tessa Virtue et Scott Moir
Kurt Browning
Patinage artistique
Patinage sur glace
Les Canadiennes aux Jeux olympiques d’hiver
Le Canada aux Jeux olympiques d'hiver
Patinage Canada