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Football et climat : une réalité canadienne

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  • Secondary – Junior

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Aperçu


Ce plan de cours repose sur le visionnement des documents de la série Empreintes sur Normie Kwong, Russ Jackson,Ron Lancaster et Angelo Mosca. La première partie de la Coupe Grey a été jouée lors d'une journée froide et venteuse du mois de décembre 1909. La partie de la Coupe Grey de 1950, également appelée la « coupe de boue «, était si lamentable qu'à un certain moment, un arbitre crû, par erreur, qu'un joueur de Winnipeg se noyait dans une flaque d'eau. Le stade de l'exposition à Toronto a accueilli la « coupe de brouillard « en 1962 ainsi surnommée à cause d'une partie de la Coupe Grey qui dura deux jours. Avant le gazon artificiel de notre époque moderne, des toits de stade en dôme et autres bouffonneries, ces joueurs, véritables héros du football, ont défini le jeu canadien, à une époque où il n'était pas considéré comme un petit cousin du football américain, mais bien comme une création canadienne bien distincte.

Objectifs


Sensibiliser les élèves au développement du football au Canada; aider les élèves à mieux connaître les grands joueurs qui ont dominé les terrains de football de l'époque; étudier leurs réalisations dans le contexte historique; étudier la façon dont le football canadien est devenu propre à cette nation au cours du XXe siècle; examiner de façon critique la relation entre la politique et le sport et explorer le malaise des Canadiens relativement à la façon dont les États-Unis ont influencé le football canadien.

Contexte


En 1909, notre terre natale en était encore à ses premiers jours (relativement parlant!). Toutefois, trois événements surviendront cette année-là, événements qui mettront en lumière les efforts des Canadiens pour définir notre identité sur cette terre glaciale.

Le 7 août, l'éditeur canadien du Collier's Weekly annonça que Mme Percy E. Powell McCulloch était la gagnante d'un concours visant à trouver une traduction du « Ô Canada » en anglais. Dans la même année, Joseph-Elzéar Bernier, capitaine du bateau à vapeur fédéral Arctic, fixa une plaque de métal à Parry Rock, établissant ainsi la souveraineté du Canada sur tout l'archipel Arctique : « J'ai pris possession de l'île de Baffin pour le Canada en présence de quelques Esquimaux, explique le capitaine Bernier, et après avoir tiré 19 coups de feu, j'ai demandé à un Esquimau de tirer le vingtième, pour lui faire ainsi comprendre qu'il est maintenant Canadien ». Enfin, le gouverneur-général du Canada, lord Albert Henry Earl Grey, créa un trophée qui devait être remis à l'équipe gagnante du championnat de football amateur senior du Canada. Ce trophée est maintenant mieux connu sous le nom de Coupe Grey. Depuis cette époque lointaine, le Canada et le trophée ont survécu à deux guerres mondiales, à plusieurs vols, à d'amères confrontations est-ouest et à des dépenses substantielles. Il a également été décidé que la traduction gagnante de Mme McCulloch du « Ô Canada » n'était pas tout à fait juste; on lui a préféré la version de l'avocat et auteur montréalais Robert Stanley Weir, où il est question du caractère nordique du Canada.

Le jeu canadien du football est étroitement relié à la géographie du pays. C'est sans doute pour cette raison que notre jeu se distingue du « super » jeu pratiqué au sud de la frontière.

L'année 1948, soit quatre décennies après l'introduction de la Coupe Grey, marque la fin du racisme fédéral institutionnalisé, visant à régler le « problème chinois ». Mais cette année marque également le début de la grande carrière de Normie Kwong au sein de la Ligue canadienne de football, une carrière qui changera le visage du pays à tout jamais. En d'autres mots, 1948 s'est révélée une année charnière, année où le football canadien et la nation vécurent de grands changements.

Au milieu du XIXe siècle, l'immigration des Chinois au Canada était tolérée car elle permettait d'obtenir une main-d'œuvre à bon marché. Mais en 1885, une fois le dernier crampon du chemin de fer du Canadien Pacifique posé, on considérait que les travailleurs chinois s'appropriaient les emplois des Blancs. Après la Première Guerre mondiale, les industries qui roulaient à plein régime en période de guerre fermèrent leurs portes et les soldats démobilisés cherchaient du travail. Par conséquent, le 1er juillet 1923, en plein cœur d'une récession, le « jour de l'humiliation » marqua le début de 24 années d'exclusion explicite des immigrants chinois du Canada.

Après la Seconde Guerre mondiale, la Loi sur l'exclusion des Chinois, qui contrevenait à la Charte des droits de la personne des Nations Unies que le Canada avait signée après la guerre, était devenue anachronique. Pour cette raison, elle fut abolie en 1947; les Sino-Canadiens qui avaient été privés de leurs droits pendant la Première Guerre mondiale regagnèrent le droit de vote aux élections fédérales.

Presque immédiatement après ces changements, Normie Kwon se joignit à la Ligue canadienne de football en 1948, le premier Sino-Canadien à jouer au sein de la Ligue. Normie Kwon est né sous le nom de Lim Kwong Yew en 1929 à Calgary; ses parents avaient immigré au Canada dans les années 1900 de Canton, en Chine, malgré la taxe de 500 $ que les immigrants chinois devaient payer à l'époque. La croissance de la communauté chinoise n'était pas encouragée en Alberta et il était interdit aux Chinois de détenir des terres et des biens immobiliers et d'effectuer certains travaux, mais Normie Kwong et sa famille décidèrent de faire fi de ces obstacles. Il n'en reste pas moins que de nombreuses familles d'agriculteurs des Prairies doivent leur survie aux commerçants chinois qui leur faisaient crédit pour l'achat de leurs provisions quotidiennes.

Malgré tous ces obstacles, les capacités athlétiques du défenseur de 1,8 mètre et de 77 kilos prévaudront et Normie Kwong se joindra aux Stampeders de Calgary, où il joua la première de ses sept finales de la Coupe Grey. Il gagnera quatre titres de la Ligue au cours de sa carrière.

En 1951, Normie Kwong fut échangé et dû déménager à Edmonton. Il y gagna la réputation d'être un coureur costaud ayant accumulé quatre saisons consécutives de 1 000 verges. En compagnie de Johnny Bright, il assura aux Eskimos un champ arrière dynamique, qui permettra à l'équipe de football d'Edmonton de remporter la Coupe Grey pendant trois années consécutives entre 1955 et 1958. En 1960, la dernière année de Normie Kwong au sein de la LCF, le « China Clipper » ajouta cinq touchés supplémentaires à sa carrière et devint le plus grand marqueur de touchés de la Ligue. Ce record n'est qu'un des 30 records de la LCF qu'il détenait à l'époque.

Après avoir quitté le football, Normie Kwong retourna à Calgary et devint président national du Conseil consultatif sur le multiculturalisme de 1979 à 1980. De 1988 à 1991, il rejoignit les Stampeders de Calgary en tant que directeur général et devint copropriétaire des Flames de Calgary en 1989, lorsque la franchise de la LNH gagna sa première Coupe Stanley. Avec cette victoire, Normie Kwong devint le premier Canadien à gagner à la fois la Coupe Grey et la Coupe Stanley.

La carrière de Normie Kwong, à la fois sur le terrain et à l'extérieur, lui a valu le respect de ses collègues « footballeurs » et de la nation. Pour le prouver, 65 ans après le « jour de l'humiliation » des Sino-Canadiens, on remit à Normie Kwong l'Ordre du Canada, en 1988.

La crainte d'un « péril jaune » au début des années 1900, qui a donné lieu à une loi visant à exclure les immigrants chinois, commençait à s'étioler. Au même moment, les commentateurs de football canadien écrivaient des articles nécrologiques sur le jeu. Différent de la version américaine, le football canadien fait appel à la totalité du terrain et bannit les courses vers l'avant et les passes arrières de côté. Le 1er décembre 1945, la partie de la Coupe Grey disputée entre les Argonauts de Toronto et les Blue Bombers de Winnipeg devait changer la destinée du football canadien. Les Argonauts avaient construit leur équipe autour de joueurs canadiens et du jeu canadien. Avec une équipe composée de joueurs locaux qui basaient leur attaque sur des courses contre obstacles, des jeux latéraux ambitieux faisant appel à la course et aux passes et des joueurs utilisés à la fois en offense et en défense, Toronto écrasa Winnipeg 35 à 0.

Mais trois ans plus tard, le 27 novembre 1948, les Stampeders de Calgary, adoptant une approche plus américaine au jeu, remportèrent une victoire de 12 à 7 contre les Rough Riders d'Ottawa, ainsi que la Coupe Grey. Cette année-là, les Stampeders de Calgary marquèrent un record parfait de 12 - 0 et les Calgariens entamèrent une semaine de célébrations, qui est maintenant devenue la semaine de festivités de la Coupe Grey. Avec un tel succès, le début de cette nouvelle tradition du football canadienne marquera également le début de la fin du jeu typiquement canadien. Comme l'a dit le quart-arrière Joe « King » Krol, un des plus grands joueurs de la LCF à l'époque : « le football canadien, un bon jeu à jouer et un super jeu à regarder, est en voie d'être détruit par l'américanisation ».

Si une personne a été capable de freiner la marée de l'impérialisme américain dans le monde du football, c'est bien le grand espoir canadien, Russ Jackson. Appelé le meilleur et sans doute le dernier bon quart-arrière canadien de la LCF, Russ Jackson joua pendant les 12 années de sa carrière avec les Rough Riders d'Ottawa.

Né le 28 juillet 1936, ce natif de Hamilton en Ontario, excellait au football et au basketball et gagna de nombreux tournois dans ces deux sports alors qu'il fréquentait encore l'école. Se dévouant entièrement au ballon ovale, il fut rapidement recruté par les Rough Riders après une brillante carrière avec les Marauders de la University of McMaster. Une fois au sein de la Ligue, il définit son propre jeu et alla à l'encontre du vent dominant au sein de la LCF. Par exemple, Russ Jackson négocia son propre contrat professionnel, un contrat unique en son genre. Le contrat comprenait une base salariale de 4 500 $, un bonus de 500 $ à la signature et surtout, un billet d'avion ouvert Ottawa-Toronto, permettant ainsi à Russ Jackson de terminer son certificat en enseignement au Ontario College of Education.

Le jeu exemplaire de Russ Jackson en tant que quart-arrière défiait la pratique traditionnelle de la Ligue qui consistait à recourir à un joueur américain pour cette position pivot. Selon Eddie MacCabe du Ottawa Citizen, Russ Jackson était le dernier d'une « race » de joueurs en voie de disparition : le quart-arrière canadien.

Sans doute, le moment le plus inoubliable de la carrière de Russ Jackson survint au cours de sa dernière partie au sein de la Ligue. Juste avant la Coupe Grey de 1969, qui confronta les Roughriders de Russ Jackson contre les Roughriders de Saskatchewan, le natif de Hamilton annonça sa retraite. Pendant la partie, toutefois, Russ Jackson semblait prêt à jouer pendant encore de nombreuses années à venir. Tout au long de la journée, il esquiva la défense de la Saskatchewan et courut ou passa premier essai après premier essai. À la fin de la partie, Russ Jackson avait totalisé 254 verges par la passe, quatre touchés et aucune interception. Il fut le joueur le plus utile à son équipe et un des plus grands athlètes de toute une génération de Canadiens. Hors du terrain, Russ Jackson poursuivit sa carrière comme enseignant. Il deviendra plus tard directeur d'une école secondaire et ne prit sa retraite qu'en 1994.

En 1960, Russ Jackson supplanta une jeune recrue pour le poste de quart-arrière à Ottawa. Son opposant était le même Ron Lancaster que Russ Jackson avait rencontré sur le terrain au cours de sa dernière partie en 1969. Cette rencontre est ironique puisque Russ Jackson était considéré comme le grand espoir canadien des années 1960, alors que Ron Lancaster était un joueur américain qui a réussi sa carrière dans la LCF au cours de la même décennie.

La province de la Saskatchewan, terre des grandes prairies, est le cœur du football canadien. Entre ses rivières, ses lacs et ses champs de blé, à travers les rigueurs de l'automne et la canicule de l'été, on trouve au 2940, 10e avenue, le Taylor Field, le stade des Roughriders de l'Ouest qui est toujours un monument en l'honneur du jeu canadien. C'est là que Ron Lancaster, un Américain de Pennsylvanie, fit carrière dans la LCF comme nul autre avant lui.

Né le 14 octobre 1938 à Fairchance, en Pennsylvanie, Ron Lancaster joua au football à la Wittenberg University en Ohio à la fin des années 1950. Ce joueur deux fois gagnant du titre Ohio Athletic Conference Player se joignit à la LCF avec les Rough Riders d'Ottawa juste à temps pour la saison de football de 1960. L'introduction au football canadien se révéla difficile pour cette jeune recrue américaine. Pendant les trois saisons qu'il joua avec Ottawa, Ron Lancaster se battit contre Russ Jackson, le jeune canadien, pour le poste pivot sur le terrain. La controverse entre les deux quart-arrières divisera cette ville d'amateurs de football, reflétant ainsi les « deux solitudes » qui définissaient la politique en vigueur dans la capitale canadienne.

Les entraîneurs hésitant sans cesse entre les deux athlètes, Ron Lancaster fut finalement échangé en 1963 avant la saison régulière afin de guérir une ville et une équipe divisées. À l'époque, la Saskatchewan avait participé à neuf coupes Grey, sans toutefois obtenir de victoire pour récompenser ses efforts. Tout cela changea lorsque le « petit général » de la Pennsylvanie fit son entrée en scène. En effet, au cours de sa première saison en Saskatchewan, Ron Lancaster mènera les Roughriders à une victoire de 29-14 contre son ancienne équipe. Ce succès sera suivi par de nombreuses années de succès tant sur le terrain qu'à l'extérieur.

Ron Lancaster était un habile artisan et tacticien du jeu qui accumulait patiemment les records. Lorsqu'il prit sa retraite à l'âge de 41 ans, il avait lancé plus de passes de touché, plus de passes complétées et subit plus d'interceptions que tout autre joueur dans l'histoire de la LCF. Il avait également totalisé un plus grand nombre de verges par la passe que tout autre passeur dans l'histoire du football professionnel.

Ron Lancaster devint entraîneur de l'équipe de la Saskatchewan immédiatement après sa dernière saison en 1978, mais cette décision écorchera au passage les Green Riders. Ron Lancaster était le premier entraîneur des Roughriders en 16 ans qui n'avait pas Ron Lancaster comme quart-arrière. C'est donc sans surprise qu'après avoir terminé avec 2 victoires-14 défaites au cours de deux saisons consécutives, Ron Lancaster quitta ses fonctions d'entraîneur.

En 1980, il réapparut en tant que commentateur à la CBC pour les télédiffusions des parties de la LCF. Mais ses journées en ondes étaient comptées; lorsqu'on lui a demandé d'abandonner son microphone à la CBC pour un casque d'entraîneur, l'attrait du terrain s'est révélé irrésistible. Par conséquent, en 1991, Ron Lancaster était de retour sur le terrain, cette fois-ci pour les Esquimos d'Edmonton. En sept saisons avec Edmonton, l'équipe de Ron Lancaster a participé à deux coupes Grey, gagnant celle de 1993 contre les Blue Bombers de Winnipeg. En 1998, Ron Lancaster prit les commandes des Tiger Cats de Hamilton et les mena à un record de 12 victoires-5 défaites-1 match nul. Un an plus tard, l'entraîneur Ron Lancaster mènera les Tiger Cats vers une victoire de la Coupe Grey.

Même avec tous ces succès accumulés dans les années suivant sa présence au sein des Rough Riders de la Saskatchewan, le Taylor Field de Regina demeurera le temple de la légende Ron Lancaster. En effet, si jamais vous vous rendez au Taylor Field, vous traverserez le code postal S4S 2Z4 ainsi que le « Lancaster Place », où les Green Riders se rappellent de leur fils favori.

Se remémorer les Coupes Grey du passé, c'est également se pencher sur l'environnement unique du jeu du football canadien. Ayant lieu le plus souvent au cours de froides journées d'automne ou d'hiver, en novembre, la Coupe Grey est une compétition entre deux équipes, mais également contre le climat. Prenons, par exemple, la « coupe de boue » au Varsity Stadium de Toronto. Pendant une semaine, avant la partie du 25 novembre 1950 entre les Argonauts de Toronto et les Blue Bombers de Winnipeg, le terrain fut recouvert de neige. Les organisateurs déneigèrent le terrain qui n'était pas gelé et le jour de la partie, les deux équipes en firent un véritable gâchis. Il y a aussi la « coupe de brouillard », du 1er et 2 décembre 1962, et qui montre bien l'omniprésence de la nature dans l'histoire de la Coupe Grey. Devant plus de 32 000 spectateurs au stade de l'exposition de Toronto, se jouait une partie palpitante que peu de gens pouvaient voir, malheureusement. Les conditions étaient si mauvaises qu'au quatrième quart, le brouillard se déclara victorieux et la partie reprit le lendemain sous des cieux plus cléments. Les deux équipes s'affrontèrent donc pour les dernières neuf minutes et 29 secondes et Winnipeg gagnera de peu 28 à 27 contre Hamilton, remportant ainsi sa quatrième Coupe Grey en cinq ans.

Si le climat a fait des siennes au cours des matchs de la Coupe Grey, il ne faut pas se surprendre que les joueurs aient fait de même au cours de l'histoire de la Coupe Grey. En novembre 1963, par exemple, Hamilton revenait aux finales pour une partie contre les Lions de la Colombie-Britannique, qui jouaient leur première partie pour la Coupe Grey. Les Lions étaient portés par leur étoile, le demi à l'attaque Willie Fleming, dont la carrière se terminera de façon précipitée au cours du second quart dans des circonstances pour le moins anormales. Portant le ballon jusqu'aux lignes de côté, Willie Fleming fut plaqué par Gene Ceppetelli de Hamilton. Mais parce qu'il n'était pas tombé au sol et que le sifflet n'avait pas retenti, Angelo « King Kong » Mosca des Tiger Cats se précipita également sur le joueur. Le coup dévastateur d'Angelo Mosca (qui selon certains fut porté trop tard) blessa gravement Willie Fleming et il dût quitter la partie. Sans leur étoile, les Lions ne pouvaient faire face à l'équipe adverse et Hamilton gagna la Coupe dans une victoire de 21 à 10.

Aujourd'hui, plus de quatre décennies depuis le coup suspect d'Angelo Mosca, on peut dire que ses actions et les réalisations d'autres athlètes uniques tout au long de l'histoire de la Ligue ont contribué à définir le succès du football canadien. Depuis 1980, la Ligue a dû lutter pour demeurer compétitive dans le monde du sport professionnel, en constante évolution. Peu s'opposent au fait que la LCF propose du grand jeu; le défi, c'est la façon de présenter et de mettre en marché ce jeu, de manière à attirer le public canadien. Chaque année, la finale de la Coupe Grey rejoint un grand nombre de spectateurs, mais les matchs de la saison régulière peinent à attirer les foules des villes locales et l'attention des médias. La Ligue poursuivra sans doute ses activités et continuera de faire face à un public changeant et à un environnement difficile, mais également à notre relation amour-haine avec les célébrations du football qui se tiennent au sud de la frontière. À travers tout cela, les joueurs continueront de s'affronter et de présenter un bon spectacle, en gardant à la mémoire les performances d'athlètes comme Normie Kwong, Russ Jackson, Ron Lancaster et Angelo Mosca.

Activités


Leçon 1. L'équipe de rêve

En groupes de deux ou trois, les élèves doivent construire une « équipe de rêve » du football canadien qui comprend des joueurs de chacune des décennies au cours desquelles la Coupe Grey a été décernée. Également, les élèves doivent choisir un quart-arrière et un entraîneur (de n'importe quelle décennie) pour compléter leur équipe. Par conséquent, il y aura douze joueurs et un entraîneur pour chaque groupe. Sur des cartes de football, les élèves doivent établir les statistiques de chaque membre de leur « équipe de rêve », expliquant pourquoi ce joueur en particulier fait partie de leur équipe. Finalement, les élèves doivent fournir une illustration qui présente le joueur ou l'entraîneur choisi dans l'uniforme de son époque. Le produit final sera un paquet de douze cartes.

Leçon 2. Football des Maritimes

La LCF s'étend de Vancouver à l'ouest et termine à Montréal, à l'est. Les élèves doivent trouver des idées pour la création d'une nouvelle équipe de la Ligue canadienne de football qui serait située à l'est de Montréal. En groupes de deux ou trois, les élèves doivent produire une trousse qui comprend ce qui suit :

  • une explication de 100 mots sur la raison pour laquelle leur ville choisie mérite une équipe
  • des illustrations représentant l'emblème de la nouvelle équipe, emblème qui doit tenir compte du contexte culturel et historique de la ville
  • un lieu où la nouvelle équipe accueillera les parties
  • des citations fictives de 50 à 100 mots des habitants de la localité qui louangent la ville et la LCF. Également, les élèves peuvent présenter des documents vidéo de ces témoignages.

Leçon 3. Le passé du jeu

En février 1999, le canadien Todd McFarlane, créateur de la bande dessinée Spawn, a révélé qu'il était l'enchérisseur anonyme qui a payé 4,5 millions de dollars pour la balle du lanceur Mark McGwire, qui venait de compléter son 70e coup de circuit. Mark McGwire n'est plus le roi des coups de circuit, mais cet achat célèbre souligne jusqu'où sont prêts à aller les collectionneurs pour posséder un moment de l'histoire du sport.

Les élèves doivent devenir des collectionneurs de souvenirs du football canadien. Ils doivent sélectionner dix objets qui représentent des moments pivots dans l'histoire du jeu. Chaque objet est accompagné d'une brève description et d'une explication des raisons pour lesquelles il est particulièrement important pour le jeu.

Leçon 4. Politique du muscle

Le 30 mai 1974, le leader du Parti conservateur, Robert Stanfield, était au cœur d'une campagne électorale pour déloger les Libéraux minoritaires du Premier ministre Pierre Trudeau. L'avion de campagne de Robert Stanfield se posa à North Bay en Ontario pour faire le plein. Lorsque M. Stanfield se débarrassa de son veston pour lancer un ballon à ses collègues, Doug Ball, photographe de la presse canadienne, prit tout un rouleau de photographies de cette partie improvisée, ainsi que des images habituelles de la campagne. Cependant, une de ces photographies définira la carrière de Robert Stanfield dans la politique fédérale : il est présenté dans une position à genoux fort inconfortable, ses mains sont croisées et il fait une grimace alors que le ballon de football lui glisse entre les doigts. M. Stanfield sera immortalisé comme un « bon gars un peu maladroit ». Le contraste avec le Premier ministre libéral, Pierre Trudeau, homme élégant et photogénique, n'aurait pu être plus marqué. C'était une erreur politique de la part d'un homme que bon nombre considèrent comme le plus grand premier ministre provincial canadien. Les critiques politiques se demandent si la photographie a coûté les élections aux Conservateurs, mais il ne fait pas de doute que cette image a eu énormément d'effets en raison de l'association que nous établissons entre le leadership politique et le sport.

En effet, Pierre Elliot Trudeau a toujours été un grand amateur de la LCF et de la Coupe Grey. En 1968, par exemple, il pratiqua son botté pendant des semaines et se présenta au lancer cérémoniel en portant des chaussures prévues à cette fin. Il établira également un record de distance de toutes les cérémonies de botté officielles. Ensuite, entre 1968-1979 et 1980-1984, en tant que Premier ministre canadien, il présenta la Coupe Grey aux champions à sept occasions.

Les élèves doivent mener une recherche sur un moment de l'histoire canadienne où les politiciens ont fait appel au sport pour améliorer leurs perspectives politiques. Dans un article de 250 mots pour un journal publié à l'époque où l'événement est survenu, les élèves doivent établir si le politicien était honnête, c'est-à-dire : est-ce que ce politicien a de véritables liens avec le sport, ou en fait-il une utilisation opportuniste sans véritablement le connaître et l'apprécier? Est-ce que cette association a accru ou diminué la popularité du politicien? L'article doit considérer le contexte politique et sportif de l'événement choisi.

Leçon 5.

Le 4 décembre 1909, au cours d'une froide journée typique de décembre, devant un public de 3 807 personnes, la première partie de la Coupe Grey fut jouée au Rosedale Field à Toronto. Les joueurs de la University of Toronto s'opposaient à leurs rivaux de l'autre côté de la ville, le Parkdale Canoe Club, pour ce nouveau trophée remis par le gouverneur général, Earl Grey. Mais, même si le partisan moderne reconnaîtra sans aucun doute cet honneur du football canadien, sans doute n'auait-il pas identifié le jeu que l'on pratiquait sur le terrain. Plus proche des sports anglais du rugby et du soccer, le joueur de centre mettait la balle en jeu avec le pied. Il y avait également des pénalités de cinq minutes pour rudesse et il était permis de dribler, mais la passe avant était interdite.

Hugh Gall, qui pouvait botter avec un ou l'autre de ses deux pieds, marqua un touché et huit simples pour les Blues de la University of Toronto au cours de la première Coupe Grey. Moins d'une semaine plus tard, le samedi 11 décembre, suite à une invitation du journal New York Herald, les Tigers de Hamilton et les Rough Riders d'Ottawa jouèrent une partie de démonstration de football canadien au parc Van Cortland de New York. Les Tigers gagnèrent 11 à 6 devant 15 000 spectateurs.

Les élèves doivent rédiger un commentaire sur la partie jouée entre les Tigers et les Rough Riders pour le New York Herald. Dans un article 250 mots, les élèves doivent souligner les particularités du jeu joué par les deux équipes canadiennes. De quelle façon ce jeu diffère-t-il de celui pratiqué aux États-Unis? Quelles sont les similarités et les différences avec d'autres sports comme le rugby et le soccer? L'article doit également inclure un argument qui appuie la modification du jeu canadien ou s'y oppose.