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Le sport national du Canada – L’ère moderne

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Aperçu

Le présent plan de cours repose sur le visionnement des films de la série Empreintes de Historica sur Gordie Howe, Bobby Orr, David Bauer père, Bobby Hull, Wayne Gretzky et le Forum. Même si l'on ne retrouve pas dans les films leur histoire, il importe de nommer les joueurs francophones adulés, tels que Guy Lafleur, Mario Lemieux, Raymond Bourque, Jacques Lemaire et Patrick Roy véritables héritiers des joueurs étoiles franchophones d'antan, qui ont su continuer la tradition et établir le lien entre le hockey d'hier et d'aujourd'hui. Les parents continuent d’aller voir patiner leurs enfants par de froides matinées d’hiver et les patinoires de cour arrière demeurent des points de repère de notre patrimoine national. Mais le hockey n’est plus seulement le sport national du Canada. On y joue maintenant dans des villes mieux connues pour leurs terrains de golf que pour leurs arénas. Le hockey est maintenant un sport international. Les étoiles du hockey et les arénas prestigieux sont devenus des symboles nationaux au fur et à mesure que le jeu a évolué et que les Canadiens ont pris leur place au sein de la société moderne.

Objectifs

Sensibiliser davantage les élèves au développement du hockey au Canada; aider les élèves à comprendre les contributions des joueurs de hockey en tant qu’innovateurs et leurs contributions au jeu; examiner leurs réalisations dans un contexte historique; explorer la façon dont le hockey a évolué jusqu’à aujourd'hui; comprendre le rôle de la mémoire et de la commémoration dans notre compréhension du passé et du présent; et réfléchir de façon critique à la création de mythes comme moyen de comprendre la relation du jeu avec notre identité nationale.

Contexte

Des partisans frigorifiés exposés aux quatre vents, des joueurs sans casque poursuivant la rondelle à -28 degré Celsius. Cet événement joyeux était en fait la seconde joute de la Ligue nationale de hockey jouée à l'extérieur. C'était le 22 novembre 2003. La Classique Héritage entre les Oilers et les Canadiens de Montréal, disputée devant une foule de 57 167 personnes au stade Commonwealth d'Edmonton, à guichets fermés, était la première partie de la LNH de la saison régulière à être jouée à l'extérieur. Cependant, ce n'était pas la première fois que la LNH s'aventurait à l'extérieur. En effet, en 1991, les Kings de Los Angeles et les Rangers de New York se prêtèrent à une joute de démonstration devant les projecteurs éblouissants du Caesar's Palace à Las Vegas. Jouer sur l'artère principale de la ville du jeu, en plein désert, n'a rien à voir avec le jeu que les Canadiens connaissent et aiment, le jeu tel qu'il est joué depuis des générations dans des températures glaciales. Le fait qu'une partie de démonstration soit jouée sous les projecteurs, sur une glace artificielle et dans le doux climat du Nevada nous en dit long sur notre jeu et la façon dont il a évolué au fil des décennies.

Même si certains des plus grands joueurs proviennent toujours du Canada, il est également vrai que lorsque les Canadiens chaussent leurs patins Bauer, nommés en l'honneur de David Bauer, père, créateur du programme national de hockey canadien, ils portent en fait un produit américain. Bauer Nike Hockey, une filière appartenant entièrement à Nike Inc., a acheté Bauer Skate Co. en 1995. Qu'en est-il des bâtons de hockey CCM faits de matériaux à la fine pointe? Reebok International Ltd. détient maintenant l'ancienne compagnie Hockey Co. Holdings établie à Montréal et qui produisait les marques CCM, Koho et Jofa. On peut donc affirmer aujourd'hui que le sport national du Canada ne nous appartient plus tout à fait. Divers intérêts mondiaux se partagent maintenant ce sport, contrôlé par des centres décisionnels qui ne se retrouvent plus à Toronto, ou à Montréal, ni les patinoires de cour arrière que l'on peut encore voir ici et là, partout au pays.

Dans sa nouvelle, The Puck Artist , l'auteur canadien Levi Dronyk écrit la phrase suivante : Tout enfant qui n'a pas une compréhension instinctive du jeu n'est génétiquement pas Canadien . Pourtant, au Canada d'aujourd'hui, cette affirmation est-elle encore vraie? Le sport rapproche-t-il tous les Canadiens ou souligne-t-il plutôt nos différences? Nous nous pencherons ici sur les joueurs, les gens et les lieux qui font partie intégrante de notre compréhension de l'histoire du jeu sous sa forme moderne.

Beaucoup de choses ont changé en cinq décennies. Entre 1946 et 1980, Terre-Neuve s'est jointe à la Confédération, le crooner d'Ottawa Paul Anka a gravi les échelons des hit-parades et les a redescendus, le pays s'est doté d'un nouveau drapeau, la Loi sur les mesures de guerre a été appliquée, faisant ainsi de Montréal une ville assiégée, et un Canadien a couru le Marathon de l'espoir, un exploit qui laisse encore sa marque partout dans le monde. Pendant tout ce temps-là, Gordie Howe chaussa ses patins pour diverses équipes de hockey professionnelles et pour le plus grand plaisir des partisans partout dans le monde.

Gordie Howe est né le 31 mars 1928 à la ferme de ses parents, à environ trois milles de la petite ville de Floral, en Saskatchewan. Pendant les dures années de la Dépression, il jouait au hockey à l'extérieur par des températures de - 30 degrés Celsius. Cette expérience de vie fera de Gordie Howe un ailier droit combatif et solide. Ce joueur de 1,8 mètre et de 90 kilogrammes débutera sa carrière professionnelle au hockey avec les Red Wings de Detroit au début de la saison 1946-1947.

Gordie Howe était connu pour ses nombreux talents, mais c'est sans aucun doute sa combativité qui soulevait ses partisans de Détroit. Au cours de sa première partie au Forum de Montréal, Gordie Howe fut mis au défi par le célèbre Maurice Richard, bien connu pour son tempérament impulsif. Un coup de poing plus tard, le Rocket se retrouva allongé de tout son long sur la glace. Bien sûr, ce n'était pas là la seule force de Gordie Howe. Son coup de patin facile, sa capacité de tenir le bâton des deux mains et sa rapidité fulgurante lui permettaient de déjouer les défenseurs et les gardiens de but avec des tirs exceptionnels.

En 1950, Détroit mit fin à la série de quatre coupes Stanley consécutives des Maple Leafs de Toronto. Il s'en fallut de peu pour que cette série mette fin à la vie de Gordie Howe, à la fois sur la glace et hors de la patinoire. Dans la première partie des semi-finales, Gordie Howe rata sa mise en échec contre Ted Teeder Kennedy et s'écrasa la tête la première dans la bande. Il fut transporté à l'hôpital : sa famille fût appelée ''au cas ou', pendant que les médecins pratiquaient une incision dans son crâne pour libérer la pression qui s'y formait. Gordie se remit sur pied et lorsque les RedWings de Détroit vainquirent les Rangers lors du match du championnat, GordieHowe marcha d'un pas allègre sur la surface glacée de l'Olympia pour toucher la coupe Stanley avec ses coéquipiers. Il le fera encore à trois reprises, toujours avec les Red Wings.

Après 25 années dans la ligue, Gordie Howe, souffrant d'arthrite au poignet gauche, passa au second plan après la saison de 1970-1971. Deux ans après, M. Hockey fit un retour au jeu, mais dans un tout autre contexte. Défiant tous les puristes du hockey, un groupe d'entrepreneurs californiens lança la seconde ligue majeure de sports sur glace en 1972 - l'Association mondiale de hockey. Les anciens du circuit de la LNH dénigrèrent le nouveau projet. Mais lorsque le jeune gardien de but prometteur Bernie Parent annonça publiquement son intention de signer avec l'AMH, d'autres se joignirent à lui et Gordie Howe refit son entrée dans ce sport qu'il adorait. Après avoir joué au sein de l'AMH pour les Aeros de Houston et les Whalers de Hartford, Gordie, âgé de 51 ans, jouera une dernière saison avec les Whalers après leur fusion au sein de la LNH en 1979. Gordie Howe joua professionnellement au hockey pendant une période s'étalant sur six décennies, ainsi qu'une dernière partie avec les Vipers de Détroit de la Ligue de hockey internationale en 1997. Une telle longévité restera sans doute unique dans l'histoire du hockey.

Au cours de la saison 1966-1967, Gordie Howe donna une chance à un nouveau défenseur des Bruins de Boston encore inconnu, mais prometteur. Bobby Orr écrivit dans un article de Maclean sur Gordie Howe en novembre 1971 Quelqu'un me l'a mentionné plus tard, mais Gordie Howe a dit qu'il voulait tout simplement me faire savoir qu'il était encore là , et effectivement, il l'était, mais la patinoire allait rapidement se transformer avec l'apparition de Bobby Orr.

Ce natif de Parry Sound en Ontario a changé les règles du jeu avant même de lacer ses patins pour sa première partie au sein de la Ligue nationale de hockey. Les Bruins de Boston prirent des mesures extraordinaires pour mettre la main sur ce rouquin aux cheveux courts. Mais avant même que Bobby Orr ne mette le pied sur la glace, les Bruins avaient déjà payé. En effet, juste à temps pour la saison de 1966-1967, le grand avocat de Toronto, Alan Eagleson, négocia un contrat de débutant pour Bobby Orr d'une valeur trois fois supérieure à ce qu'aucun débutant ne pouvait espérer gagner.

C'était la dernière saison, avant ce que de nombreux observateurs considèrent comme le début de l'époque moderne du hockey. La période d'expansion qui débuta au cours de la saison 1967-1968 transforma les six équipes originales de la LNH qui existaient depuis 25 ans, en une ligue qui ouvrira la voie au Philadelphia's Broad Street Bullies, à l'arrivée des joueurs européens, à l'Association de hockey de l'Ouest, aux uniformes étranges, aux cheveux longs et aux favoris.

Pendant les années 1970, il était plus facile pour les partisans de reconnaître les joueurs sur la glace, car, à l'époque, ils ne portaient pas de casque. Le Boston Gardens était vieux et désuet, mais étant plus petit que l'aréna actuel, il était également plus intime. Les partisans de Boston reconnaissaient rapidement Bobby Orr à sa chevelure lorsqu'il prenait possession de la rondelle derrière le filet et se précipitait sur la glace : sa force obligeait les entraîneurs de l'équipe adverse à ajuster leur stratégie et à préparer les défenseurs de l'ère moderne.

Mais les lancers spectaculaires et le jeu physique définissant le succès de ce joueur causèrent également son déclin. La saison régulière avait suivi son cours et pendant la période d'arrêt de sa première année, Bobby Orr subit sa première opération aux genoux. Une autre suivit trois mois plus tard, la suivante en 1972 et deux autres en 1975.

Après avoir boité pendant dix parties au cours de la saison 1975-1976 avec les Bruins, Bobby Orr se reposa pour le reste de la saison et accepta plus tard une offre d'agent libre des Black Hawks de Chicago au début de la saison 1976-1977. Boston, ville où l'on aime scander GOD BLESS ORR COUNTRY , du faire ses adieux au joueur de 28 ans.

Malgré son genou mal en point, que les docteurs décrivaient comme deux os frottant l'un sur l'autre , Bobby Orr fut nommé le joueur le plus utile au cours de la Coupe Canada de 1976. L'espoir des partisans de Chicago s'était rallumé avec l'arrivée de Bobby Orr, mais ils ne le verront jouer que 26 parties avec les Black Hawks, car il prit sa retraite après deux saisons. Et qu'en était-il des trois millions de dollars obtenus lors de sa signature avec Chicago? Bobby Orr n'avait pas encaissé le chèque, expliquant qu'il était payé pour jouer au hockey. En fait, connaissant le joueur, cette réaction n'est pas surprenante.

En octobre 1978, Howard Cosell, le légendaire annonceur sportif, annonça que Bobby Orr avait pris sa retraite; il constata plus tard qu'il avait confondu Bobby Orr pour une autre étoile qui envisageait également la possibilité de se retirer du jeu. Comme Bobby Orr, Bobby Hull laissera une marque indélébile sur le sport, quoique très différente de celle du Killer B , Bobby Orr. Le Golden Jet était inimitable sur la glace. Il patinait à une vitesse de près de 50 km/heure, tirait la rondelle à une vitesse qui pouvait atteindre 200 km/heure, son physique était imposant et ses boucles blondes en faisaient un joueur de grand charisme : Bobby Hull fut un architecte du changement au sein de ce sport professionnel.

Le natif de Point Ann en Ontario attira l'attention comme futur joueur de la LNH dès l'âge de 10 ans. Les dépisteurs des Black Hawks de Chicago furent les premiers à déceler son potentiel et à l'âge de 18 ans, Bobby Hull se joignit à cette équipe pour la saison 1957-1958. Il impressionna immédiatement les partisans de Chicago et la direction du club. Le Golden Jet réchauffait l'atmosphère qui entourait le club après plusieurs années de mauvaises performances. On peut dire que son talent sauva l'équipe de la perte, un rôle qu'il devra rejouer pour d'autres équipes et la ligue au complet. Avec son coéquipier, Stan Mikita, Bobby Hull développa le bâton de hockey courbé - les gardiens de but craignaient maintenant ses redoutables tirs courbes.

La saison 1960-1961 se termina lorsque Bobby Hull brandit la Coupe Stanley, ramenant le trophée à Chicago après une période de disette qui durait depuis 1938. À la fin de la saison 1971-1972, les 604 buts de Bobby Hull se placent tout de suite après l'exploit de Gordie Howe dans l'histoire de la LNH. Mais en juin 1972, Bobby Hull fait un véritable pied de nez à la LNH.

L'Association mondiale de hockey marqua son plus gros coup en concluant un contrat avec le joueur le plus charismatique de la LNH, soit un contrat de dix ans d'une valeur de 2,75 millions de dollars. Ces boucles blondes appartiendront maintenant aux Jets de Winnipeg. Bobby Hull donna immédiatement de la crédibilité à la nouvelle équipe et était convaincu qu'il fallait réagir à l'arrogance de la LNH. Quelques mois plus tard, la LNH chercha à se venger de la trahison de Bobby Hull. Il fut banni de l'équipe lorsque Hockey Canada organisa une série de huit joutes entre les meilleurs joueurs de la LNH et de l'équipe nationale soviétique en 1972.

Même Bobby Hull ne put toutefois sauver l'Association mondiale de hockey de la ruine financière et il rejoignit les rangs de la LNH lorsque Winnipeg et quatre autres équipes de l'AMH furent absorbées dans la seule ligue professionnelle nord-américaine. Il quitta le jeu après la saison 1979-1980, terminant sa carrière de joueur de hockey aux côtés de Gordie Howe avec les Whalers de Hartford. Les moteurs du Golden Jet s'étaient finalement refroidis et le hockey se ressent encore des effets de la turbulence laissée par son passage.

En mars 1973, suite à une partie à Winnipeg entre les Jets et les Kings de Los Angeles, Bobby Hull décrivit son rôle dans l'AMH pour un journaliste de Maclean's, Jack Batten. Vous savez ce que c'est, vous savez ce que c'est que la ligue, vraiment? demanda Bobby à Jack Batten, du showbusiness . Et le 9 août 1988, le jour où Wayne Gretzky fut échangé pour Los Angeles, ces mots de Bobby Hull prirent tout leur sens pour une nation en état de choc. Durant la période qui s'ensuivit, fort chargée émotivement, les Canadiens se posèrent beaucoup de questions à savoir si le hockey des temps modernes était encore un sport, ou bien une entreprise. À Ottawa, le député du NPD à la Chambre des communes, Nelson Riis, demanda au gouvernement de bloquer l'échange.

Nous avons tenté d'oublier, ou du moins de pardonner, la déchirure que représenta le départ de Gretzky dans notre fibre nationale. Et malgré ses humbles origines canadiennes, le Canada ne peut plus affirmer que le Great One lui appartient exclusivement. Il était un joueur de hockey international, et un homme d'affaires de calibre international. Il représente peut-être pour le Canada un héros du hockey, mais son visage est maintenant associé à des entreprises et à des mythes typiquement américains. Le numéro 99 a été immortalisé au panthéon des personnalités sportives américaines -- Wheaties, le déjeuner des champions , honora le Great One le 29 janvier 2003 sur un emballage spécial.

Les Canadiens ont leurs propres temples dédiés aux dieux du sport, dont le plus connu a accueilli les Canadiens de Montréal pendant la majeure partie du 20 ième siècle. Le Forum s'est révélé un témoin silencieux de la transformation du hockey moderne au Canada. Le Forum original, qui a ouvert ses portes le 24 novembre 1924 au coin des rues Sainte-Catherine et Atwater, pouvait accueillir 9 300 spectateurs. Au fil de son histoire d'un peu plus de 70 ans, le Forum deviendra un symbole de la culture québécoise et du succès des Canadiens. Au Forum, pour chaque partie perdue, les Canadiens en gagnaient trois. Dans leur nouveau temple , le Centre Molson, situé seulement à 20 minutes de marche du Forum original, le club n'a pas réussi à répéter un tel exploit. Certains prétendent que les fantômes du Forum prennent leur temps à parcourir la courte distance qui les sépare du nouvel aréna. Mais en fait, le Centre Molson n'a rien à voir avec le Forum. C'est un monument érigé à la gloire du jeu moderne, où le marketing et le monde des affaires régissent ce sport. Que peut-on dire des fantômes à ce moment-là? Existent-ils vraiment ou peut-on blâmer le coût des billets ? À 1 700 $ pour une paire de billets de saison, un prix sans doute trop élevé pour nos vieux fantômes. Malgré tout, après la dernière partie des Canadiens au Forum le 11 mars 1996, une victoire finale de 4 à 1 contre les Stars de Dallas, son héritage, comme celui de Gordie Howe, Bobby Orr, David Bauer, Bobby Hull et Wayne Gretzky, restera gravé dans l'histoire du hockey.


Activités

Procédures:

Leçon 1. Le hockey au cinéma

Les élèves doivent lire le document 1. Par groupes de trois ou quatre, ils choisiront une période au cours de laquelle se déroulera un nouveau film sur l'époque moderne du hockey. Ils peuvent s'inspirer des périodes suivantes :

- 1967-1968 à 1978-1979
- 1979-1980 à 1991-1992
- 1992-1993 à l'époque actuelle

Les élèves doivent ensuite effectuer une recherche sur l'époque choisie, sélectionnant un événement historique important dans l'histoire du Canada qui n'est pas lié au hockey. Ensuite, les élèves rédigeront le scénario d'un film sur le hockey dans lequel les événements qui se produisent sur la glace sont reliés à des événements historiques plus vastes touchant le Canada à ce moment précis. Ensuite, les élèves pourront présenter leur scénario dans le but de produire un nouveau film.

Document 1

Dans le premier film canadien sur le hockey, Face-off, le légendaire gardien de but, Jacques Plante, avait été engagé pour paraître dans une scène au cours de laquelle il alloue un but des Canucks de Vancouver sur une échappée. Toutefois, Jacques Plante déjoua le script et arrêta la rondelle trois fois avant que les réalisateurs parviennent à apaiser son ego. Devant 5 000 figurants au Maple Leaf Gardens, on annonça publiquement le message suivant : Mesdames et messieurs, le scénario du film précise que Vancouver doit compter un but et M. Plante se prépare à allouer ce but . Le hockey n'a jamais eu une relation facile avec Hollywood comme c'est le cas de la boxe, du baseball ou du football. Le premier film sur le hockey, The King of Hockey (1936), s'est révélé un succès financier mineur; John Wayne quitta la ferme familiale pour jouer au hockey et en découdre avec des malfaiteurs dans Idol of the Crowds (1937).

Mais ce sont Paul Newman et Jeff, Steve et Jack Hanson dans Slap Shot qui marquèrent un but au box office . Le film raconte l'histoire des Chiefs de Charlestown, une équipe de perdants qui renoue avec le succès après avoir été menacée de disparaître. Le film est depuis devenu un film culte, si ce n'est pour les amateurs de cinéma, alors pour les partisans de hockey qui apprécient le caractère réaliste des scènes de violence et le vocabulaire grossier utilisé tout au long du film.

En 1992, Mickey Mouse se décida à monter sur la glace et les Mighty Ducks donnèrent naissance à deux suites et à une franchise de la LNH. Au printemps de 2004, les amateurs de cinéma ont eu la chance de voir deux films sur le hockey :Miracle, une autre production de Disney, raconte l'histoire véritable de l'équipe américaine en 1980 qui gagna la médaille d'or olympique aux Jeux de Lake Placid à New York contre l'équipe soviétique, apparemment invincible. Luck est une comédie romantique canadienne qui se déroule à l'époque des séries de 1972.


Leçon 2. Je me souviens…

Le souvenir, entretenu par le biais de monuments publics, de contes, d'honneurs en musique et de lieux de commémoration sont des moyens pour comprendre et mieux associer les événements du passé. Ils nous permettent également de mieux saisir les enjeux de l'actualité. Cette leçon explore la mémoire publique et pourquoi il est important de se rappeler de certaines personnes et de certains lieux et événements de l'histoire.

Durant les années précédant son décès en 1988, David Bauer père fut l'objet d'une série d'honneurs soulignant sa notoriété pour le sport. On baptisa même un aréna en son nom à Calgary, aréna qui servira de base aux équipes nationales (1986). Postes Canada propose également une série de timbres à collectionner sur la LNH. Le catalogue desCollections printemps-été précise ce qui suit :

« Les héros du hockey sont honorés dans le cadre de cette 5e série de timbres de collection de Postes Canada sur les étoiles de la LNH. Ces trésors de notre patrimoine, en édition limitée, soulignent les talents de joueurs légendaires comme Larry Robinson, Marcel Dionne, Ted Lidsay, Johnny Bower, Brad Park et Milt Schmidt à l'occasion de la 54e partie des étoiles de la LNH disputée dans les villes jumelles de Saint-Paul et Minneapolis, le 8 février 2004. »

Le lien implicite relie les étoiles d'hier et celles d'aujourd'hui. Les défenseurs d'aujourd'hui doivent une fière chandelle à Bobby Orr pour sa contribution à cette position. Les partisans des Jets de Winnipeg et des Nordiques de Québec peuvent remercier Bobby Hull, avec une petite larme de nostalgie.

Examinez également la façon dont le Jour du Souvenir est souligné dans les écoles du Canada. Le Musée canadien de la guerre propose d'excellentes ressources pour les plus jeunes. Plus particulièrement, on y trouve un livre à colorier de 26 pages relatant l'histoire militaire du Canada, chaque image étant accompagnée d'une brève explication.

En s'inspirant des ressources du Musée canadien de la guerre, les étudiants doivent créer leur propre cahier à colorier pour enseigner aux enfants l'histoire du hockey. Le livre doit être présenté en ordre chronologique et souligner les influences de personnes, de lieux et d'événements sur le développement du sport.


Leçon 3. Nostalgie sur glace

Ce qui rend le sport si passionnant, c'est en partie les mythes qu'il génère. L'engouement à l'égard des vieux chandails, des cartes de hockey et des articles de collection ne semble pas s'essouffler. Le 22 novembre 2004, des vêtements d'époque étaient exposés au stade du Commonwealth à Edmonton, lors de la Classique Héritage. Les partisans n'ont pas hésité à se procurer la tuque des Canadiens, comme celle que portait le gardien de but de Montréal, José Théodore. La demande dépasse largement l'offre et l'équipe en a depuis vendu 20 000. Les Canadiens reconnaissent leur patrimoine à travers le sport et les objets constituent un lien avec le riche passé du hockey. La nostalgie vend bien. Et la nostalgie du hockey se vend bien au Canada, car ce sport est très étroitement lié à ce que nous étions et à ce que nous sommes.

Nos imaginations collectives reposent essentiellement sur la création de mythes nationaux. Les mythes sont des récits évocateurs auxquels nous décidons de croire, ou que nous envisageons comme vérité potentielle. Qu'ils soient authentiques ou non, ils demeurent réels pour ceux qui considèrent ces récits essentiels à l'histoire du Canada et du hockey.

Distribuez une copie du document 1 à chaque élève. Vous trouverez une histoire sur la première paire de patins de Bobby Hull, et une autre sur la véracité de l'affirmation du père de Wayne Gretzky qui aurait dit à son fils Va là où la rondelle va et non là où elle a été dans le magazine Fast Company. Après la lecture, tentez de répondre aux questions suivantes :

- Qu'est-ce qui rend ce texte particulièrement évocateur? Pourquoi est-ce une belle histoire?
- Quelle est la part de vérité dans chacun de ces mythes?
- Existe-t-il des liens entre les mythes de l'enfance et ceux qui ont résisté au passage du temps? Est-ce que ces mythes sont spécifiques au jeu du hockey ou est-ce que les mythes liés au monde sportif ont souvent trait à des histoires d'enfants qui surmontent des obstacles immenses pour devenir des superstars? Ces récits existent-ils dans d'autres domaines que le sport?

Ensuite, les élèves devront effectuer une recherche sur un joueur de l'époque moderne. Il n'est pas nécessaire que le joueur ait une histoire similaire à celles données en exemple ci-dessus. Après avoir effectué leur recherche, les élèves devront plutôt créer leur propre mythe entourant le joueur de hockey choisi. Ce texte devrait compter environ 250 mots. Enfin, les élèves présenteront leur histoire imaginée au reste de la classe. Les élèves de la classe évalueront ensuite le mythe sur une échelle de 1 à 5, 5 pour l'histoire la plus intéressante et la plus crédible, 1 pour la moins intéressante et la moins crédible.

Document 1

Le Globe and Mail, samedi 26 juin 1971, p. 37


[Traduction] La mère du vétéran du hockey, Gordie Howe, qui lui avait acheté ses premiers patins pour 1,50 $ dans une vente d'articles divers, a été tuée dans un accident à sa maison d'été de Grayling, Michigan, à 230 milles de Détroit, à 3 h du matin hier...


Gordie Howe avait 4 ans lorsqu'il a reçu sa première paire de patins en 1932. Saskatoon était encore plongée dans la Dépression et Albert Howe avait de la difficulté à se trouver un emploi stable. Il y avait beaucoup de gens qui dépendaient de l'aide sociale expliquait Mme Howe plusieurs années plus tard. Une voisine dont le mari était malade s'est présentée chez nous avec un sac rempli d'objets et m'a demandé si je voulais en acheter quelques-uns pour l'aider à nourrir son bébé. Je n'avais pas grand-chose à lui offrir, mais en grattant un peu, je réussis à lui donner 1,50 $.


Je reçu en échange une paire de patins. Gordie se jeta dessus! Ils étaient trop grands. Sa jeune sœur Edna en essaya un et les deux se promenèrent avec chacun un patin au pied. Gordie asticotait sa sœur pour qu'elle lui donne l'autre patin et une semaine plus tard, elle accepta de le lui vendre pour 10 sous. Je pigeai encore une fois dans mon pot à sous et lui donnai l'argent pour qu'il puisse rembourser sa sœur.


À cette époque, la mère de Gordie Howe le laissait s'installer à table les patins aux pieds, afin qu'il puisse plus rapidement retourner à la patinoire pour lancer quelques rondelles avant d'aller se coucher.


Leçon 4. Vieux sports, nouvelles règles?

Certains oiseaux de malheur affirment que la LNH est en difficulté - trop de violence, trop d'équipes, trop grande dispersion du talent. Distribuez le document 1 à chaque élève. Il s'agit du résumé d'un article rédigé par Ken Dryden, ancien gardien de but des Canadiens de Montréal et représentant fort respecté dans le monde des commentateurs de hockey. Cet article est paru à la veille de l'incident impliquant Todd Bertuzzi : cet ailier droit des Canucks de Vancouver donna un coup de poing au joueur de l'Avalanche du Colorado, Steve Moore, qui se retrouva à l'hôpital avec une fracture au cou. Divisez la classe en trois sections. Après avoir lu le document, discutez des autres façons dont le jeu a changé. Ensuite, en équipes de deux ou trois, les élèves devront rédiger une proposition au conseil des gouverneurs de la LNH sur la façon dont les règles du jeu doivent changer, afin de répondre aux demandes du marché moderne et des joueurs de hockey moderne. Les groupes devront consulter le livre des règles, que l'on peut trouver sur le site Web de la Ligue nationale de hockey. L'index alphabétique est utile et permet aux élèves de rechercher certaines règles particulières. Enfin, chaque groupe doit présenter ses résultats au conseil des gouverneurs de la LNH (représenté par la classe).

Document 1

Dans le numéro du samedi 27 mars 2004 du Globe and Mail, Ken Dryden explique la façon dont le jeu du hockey a changé au cours du 20ième siècle. Dans Saving the Game , il propose également des façons de sauver le hockey de ses problèmes actuels. Voici quelques-unes de ses observations :

- En 1870, le nombre de joueurs et le temps de glace de chacun nous rappelaient davantage une partie de soccer qu'une partie de hockey moderne. 
- Pendant plus de 50 ans, les joueurs ne pouvaient passer la rondelle à l'avant. Il en résultait de faibles pointages.
- Ce n'est que depuis les 25 dernières années que les joueurs ont compris que le temps passé hors de la glace contribue à améliorer leur jeu. Ils sont par conséquent plus rapides, plus massifs et plus forts. Comme l'explique Ken Dryden, en 1952, le joueur moyen de la LNH mesurait 5 pi 10 ¾ po et pesait 175 livres. En 2003, le même joueur mesurait 6 pi 1 po et pesait 204 lb. Les 2 ¾ po de plus n'ont pas une très grande importance. Par contre, les 29 livres font toute une différence! .
- Les arénas modernes sont dotés de bandes et de parois vitrées plus sécuritaires et les joueurs portent des équipements de protection plus efficaces. 
- Enfin, Ken Dryden pose la question suivante : À la fin des années 1920, l'introduction de la passe à l'avant a ouvert la voie à un jeu stagnant et étouffant. Quel est l'équivalent aujourd'hui de la passe avant?

Leçon 5. Les filles arrivent à l'aréna!

Après avoir distribué le document 1 et en avoir discuté, les élèves doivent examiner la façon dont les droits des femmes ont évolué au cours du 20ième siècle. En groupes de deux ou trois, les élèves devront établir l'ordre chronologique de la lutte des femmes pour leurs droits, parallèlement au développement du hockey féminin. Les élèves doivent chercher des liens entre les deux et expliquer l'importance d'au moins trois liens établis. Comment la traversée du lac Ontario par Marilyn Bell a-t-elle changé l'attitude des Canadiens au sujet des femmes en tant qu'athlètes? Quelle est l'importance, le cas échéant, du nombre de femmes députées et de la popularité du hockey féminin? On trouvera une échelle chronologique détaillée sur la lutte des femmes pour l'égalité au cours des 125 dernières années ici. En outre, on peut trouver les grandes étapes du développement du sport féminin sur le site Web de l'Association canadienne pour l'avancement des femmes, du sport et de l'activité physique à l'adresse suivante : http://www.caaws.ca/?lang=fr

Document 1

C'est en 1984 qu'un joueur inscrit sous le nom de Justin Blainey fut repêché par les Olympics de Toronto, une équipe de la ligue de hockey peewee du Grand Toronto. Mais lorsque le jeune de 11 ans voulu revêtir son chandail pour participer aux compétitions, la ligue et l'Association de hockey de l'Ontario lui en refusèrent le droit. Justin était en fait Justine. Après avoir porté sa cause devant le système judiciaire canadien, elle perdit devant la Cour suprême de l'Ontario, mais gagna son appel devant la Cour d'appel de l'Ontario; la Cour suprême du Canada refusa la demande de l'AHO d'en appeler et enfin, elle déposa une plainte devant la Commission des droits de la personne de l'Ontario - en 1987, Justine Blainey gagna le droit de jouer avec les garçons.

Comme le souligne Derek Shapton dans Taking the Ice , un article de Saturday Night daté d'avril 2004,


[Traduction]


Il n'y a rien de nouveau à ce que les filles jouent au hockey. À la fin du XIXe siècle, les équipes féminines se développaient aussi rapidement que les équipes masculines dans les universités, notamment à McGill et Queen. Une photographie datant de 1890 montre Isobel Stanley jouant au hockey sur une grande flaque glacée devant Rideau Hall. En 1893, son père, le sixième Gouverneur général du Canada, sir Frederick Arthur Stanley, premier baron Stanley of Preston et 16e Earl of Derby, acheta la coupe d'argent pour 50 $ (il s'agit en fait d'un bol), coupe qui devint le plus grand symbole du hockey. Il acheta la coupe parce que lui-même, sa femme et leurs dix enfants aimaient jouer au hockey avec des amis de la famille. Dans le grand tourbillon de l'histoire de la libération des femmes, les Canadiennes ont joué au hockey avant d'avoir le droit de voter.


Le hockey féminin tomba dans l'oubli vers la moitié du 20ième siècle avec le changement de rôle des femmes qui accompagna le baby-boom d'après-guerre.


L'affaire Blainey au milieu des années 1980 redirigea les projecteurs sur le hockey féminin et au cours des deux décennies suivantes, on estime que le jeu s'est développé exponentiellement. Au cours de la saison 2002-2003, 61 000 femmes, un record, se sont inscrites dans des équipes de hockey au Canada, une augmentation près de cinq fois supérieure aux chiffres d'il y a dix ans. Le nombre d'inscriptions d'hommes au hockey tourne autour de 475 000 depuis les cinq dernières années. Un peu partout au pays, on parle des membres de l'équipe de hockey féminin autour d'un bon café. Hayley Wickenheiser a marqué notre histoire et les Canadiens ont tiré une grande fierté du fait qu'elle devienne la première femme à inscrire un point en jouant au hockey pour une équipe professionnelle masculine (même si c'était pour Salamat, en Finlande).

Parce que les mises en échec et les passes au-delà de deux zones sont interdites, la rapidité, le positionnement et le maniement du bâton deviennent plus importants que la taille et la force. Hayley Wickenheiser a affirmé ce qui suit : Le meilleur hockey combine la fluidité, la logistique et le jeu du style européen, à la rudesse et à la passion du hockey canadien .

Néanmoins, le hockey en tant que bastion nécessairement masculin repose sur des bases solides. Obtenir du temps de glace peut devenir un problème et malgré la fierté que nous a procurée l'équipe nationale féminine aux Jeux Olympiques de 2002 à SaltLakeCity, le hockey professionnel féminin n'est pas un marché très florissant. Le journaliste économique duGlobe and Mail David Shoalt explique dans son article intitulé Hockey star plays defence with finances dans le numéro du samedi 3 avril 2004 :


[Traduction]


Les femmes qui veulent jouer au hockey au plus haut niveau doivent faire des sacrifices lorsque vient le temps de développer leur carrière. Contrairement à leurs contreparties masculines, les femmes ne disposent pas d'une ligue de hockey nationale qui leur offre des contrats de plusieurs millions de dollars. Elles ont besoin d'occuper un emploi pour subvenir à leurs besoins, un emploi qui leur laisse suffisamment de temps pour jouer au hockey.


Sur la glace, Mme Campbell [Cassie Campbell, membre de l'équipe de hockey féminin nationale] ne fera que 18 000 $ cette année. En tant qu'athlète amateur de haute performance, elle reçoit 1 100 $ par mois en vertu du Programme d'aide aux athlètes du gouvernement canadien…


Nous ne faisons pas le salaire d'un joueur de la LNH, il faut donc économiser, explique Mme Campbell. Il faut épargner avec sagesse .


Ainsi, si de nombreuses personnes affirment que le jeu des femmes est plus intéressant et plus fluide, comme l'était le jeu des hommes à l'époque, ces femmes nous ramènent-elles aux racines du hockey? Est-ce que notre romantisme pour les étangs glacés repose maintenant sur le jeu des femmes? La LNH a-t-elle déprécié le jeu ? L'a-t-elle transformé en une vaste entreprise où la violence est acceptée et même valorisée?