Skip to main content

Historica Canada Education Portal

Les Olympiens

  • Sports
  • Secondary – Senior

This lesson plan was created by members of Historica Canada’s teacher community. Historica Canada does not take responsibility for the accuracy or availability of any links herein, and the views reflected in these learning tools may not necessary reflect those of Historica Canada. We welcome feedback regarding the content that may be linked to or included in these learning tools; email us at education@HistoricaCanada.ca.

Aperçu

Ce plan de cours repose sur le visionnement des documents de la série Empreintes de Historica sur Fanny Rosenfeld, Percy William, l’équipe de bobsleigh de Vic Emery, les Olympiques de Montréal en 1976, les Olympiques de Calgary en 1988, Gaétan Boucher et Myriam Bédard. L’histoire des Olympiques reflète un peu l’histoire de nos vies: étudier les jeux modernes c’est comme étudier les grands bouleversements du XXe siècle. Les athlètes canadiens ont toujours été sur la scène olympique, que ce soit comme visiteurs dans d’autres pays ou comme hôtes, ils ont connu la gloire et parfois les événements tragiques qui marquent l’histoire du sport, de notre pays et du monde.

Objectifs

Sensibiliser davantage les élèves à l’histoire des succès des Canadiens aux Jeux olympiques; aider les élèves à mieux comprendre le contexte historique de chaque épisode des Jeux olympiques; examiner la façon dont les comportements sociaux et culturels influent sur l’organisation des Jeux; replacer les compétitions athlétiques dans leur contexte politique; remettre en question certaines attitudes contemporaines et la façon dont elles influent sur les Jeux d’aujourd'hui; et mener une recherche sur l’utilisation des symboles qui représenteront les Olympiques.

Contexte

Percy Williams, dans son journal personnel daté du 29 juillet 1928, aux Jeux olympiques d’Amsterdam, réfléchit sur ce qu’il est et à qui les Canadiens souhaitent ressembler: « Mes idéaux des Jeux olympiques sont bouleversés. Je me suis toujours imaginé que ces Jeux étaient destinés à des héros. Eh bien, me voici, moi-même, dans les semi-finales, alors ce n’est sans doute pas si extraordinaire que ça! ». Ce triomphe modeste définit bien le sprinteur, et c’est une qualité que les Canadiens ont toujours conservée.

Héroïque par son humilité, Percy Williams était sans égal sur la piste d’Amsterdam. Ce sprinteur né à Vancouver s’est démarqué à de nombreux égards: sa maladie, alors qu’il était enfant, son succès soudain en tant que sprinteur, son style de course, son régime d’entraînement et la véritable raclée qu’il a infligés aux sprinteurs américains.

Né le 19 mai 1908 à Vancouver, William Percy fut frappé à l’âge de 15 ans par une crise de rhumatisme articulaire aiguë et ses médecins lui conseillèrent d’éviter tout exercice ardu pour épargner son cœur fragilisé. Il en conserva une silhouette délicate, pesant moins de 57kg au cours de sa carrière comme sprinteur de compétition. Charlie Paddock, sprinteur américain et détenteur du record mondial, écarta ce compétiteur canadien en le qualifiant de « petit maigrichon ». Cependant, sous cette stature modeste se cachait une grande rapidité.

Au secondaire, Percy Williams se joint à l’équipe d’athlétisme et son style de course est tout à fait unique. En fait, il en détient deux. « Il avait son style de début de course, et son style de fin de course, expliquait l’un de ses coéquipiers. On aurait dit qu’il flottait, il semblait tout simplement décoller du sol. » La rapidité de Percy William attira l’attention de l'entraîneur de l’équipe locale, Bob Granger, qui était aussi particulier dans ses méthodes d’enseignement que son élève le sera sur la piste. « Bob Granger est l’un de ces personnages que l’on appellerait aujourd’hui un bizarroïde, un excentrique, explique l’auteur Bill McNulty, spécialiste de l’athlétisme. Ses méthodes d’entraînement étaient très avant‑gardistes ». Inhabituel pour son époque, son programme d’entraînement visait notamment à garder ses athlètes au chaud en les enveloppant dans des couvertures et en leur donnant des massages avant une course. Aujourd'hui, ses pratiques sont courantes; à l’époque de Bob Granger, elles étaient considérées comme bizarres.

Bob Granger commença à entraîner Percy Williams exclusivement; il suivit son sprinteur de près jusqu’à la retraite de ce dernier. Au printemps de 1928, Percy Williams avait gagné plusieurs courses locales et le 5juin, lui-même et d’autres athlètes de la côte ouest se rendirent à Hamilton et aux essais olympiques canadiens. Sans argent pour payer son billet, Bob Granger suivit son athlète deux jours plus tard et s’engagea comme garçon d’office dans une salle à dîner du Canadien Pacifique.

Percy Williams, qui n’avait pas encore 20 ans, renversa l’establishment de l’athlétisme canadien, en gagnant les courses du 100 mètres et du 200mètres. Ce qui rend ses réalisations encore plus remarquables est sans doute le fait que Percy Williams n’avait jamais encore participé à une course de 100 mètres. En outre, son temps, 10,6 secondes, équivalait au record olympique de l’époque; cet athlète annonçait donc de très grands espoirs.

Après les essais olympiques, Percy Williams s’envola vers Amsterdam pour représenter le Canada, aux côtés de Fanny Rosenfeld et du reste de l’équipe d’athlétisme féminin du Canada. Plus tard appelées les « Matchless six », les Canadiennes n’atteignirent jamais de si haut sommet qu’au cours de ces jeux de 1928.

Pour se rendre aux Jeux, Bob Granger dut rejoindre son prodige avec un peu de retard, car les responsables du programme olympique canadien refusaient de payer les frais de déplacement des entraîneurs. Bob Granger fut donc obligé de se quêter un passage à bord d’un bateau transportant du bétail.

Lorsque Bob Granger et Percy Williams arrivèrent à Amsterdam, le sprinteur écrivit dans son journal le 30juillet: « Eh bien… je suis supposé être le champion du monde aux 100 mètres. Je crois que je ne m’amuserai plus beaucoup à courir maintenant… je dois me préparer à deux journées de course épuisante aux 200 mètres ». Deux jours plus tard, un mètre devant les autres participants, Percy Williams gagna la finale du 200mètres. La nation était en liesse et lorsque l’homme le plus rapide du monde revint au Canada, il s’établit dans l’est du pays et fut accueilli comme une véritable idole à Québec, à Montréal, à Hamilton, à Toronto, à Winnipeg, à Calgary et enfin à Vancouver. Au cours des trois années suivantes, Percy Williams continua de courir, de gagner des courses, et d’inscrire des records mondiaux. Le 9août 1930 à Toronto, son temps de 10,3 secondes lui aurait mérité la médaille d’or aux quatre Olympiques suivantes. Les Canadiens sautaient de joie, les Américains, de leur côté, cherchaient à venger leur fierté mise à mal. Percy William, un petit maigrichon modeste du Canada, âgé d’à peine 20 ans, avait battu leurs favoris, soit les étoiles du sprint américain Frank Wykoff, Bob McAllister et Charlie Paddock. Les Américains décidèrent donc d’organiser une série d’événements d’athlétisme intérieur sur des surfaces et des distances étrangères à Percy Williams. Et pourtant, même dans ces conditions, le Canadien leur montra de quoi il était capable, gagnant 19 des 21 courses de la série. Tel qu’on peut le lire dans son journal, Percy Williams accepta ces victoires avec sa philosophie caractéristique: « J’ai bien couru et ils disent que j’ai établi un nouveau record mondial. Sept secondes pour le 60mètres… un record que n’importe quel autre athlète pourra atteindre tant qu’on inventera des distances aussi étranges ».

Après sa retraite, suivant les Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles, Percy Williams tenta de se remémorer la façon dont il avait vécu cette gloire soudaine. Il écrit: « J’étais juste comme n’importe quel petit jeune de 20 ans. J’étais tout simplement abasourdi ». Abasourdi peut-être, mais sans égal, certainement. Tout au long du XXe siècle, les États-Unis dominèrent le 100 mètres et le 200 mètres. En effet, depuis les victoires de Percy Williams en 1928, le sprinteur sera le premier et le seul non-Américain à gagner la médaille d’or dans ces deux événements aux Jeux olympiques. Si les États-Unis ont dominé un sport d’hiver avec la même hégémonie, c’est bien le bobsleigh. Depuis les premiers Jeux d’hiver à Chamonix en France en 1924, les États-Unis gagnèrent 14médailles en bobsleigh pour hommes. Une des rares fois où les Américains échappèrent à la victoire survint au cours des Jeux de 1964 à Innsbruck, en Autriche. C’est là, aux 9e Jeux d’hiver, que l’on assista à la victoire de la feuille d’érable et non du drapeau étoilé.

L’emblème Canada 1 imprimé sur la coque du bobsleigh indiquait bien le caractère unique de cet engin et des quatre hommes qui y prenaient place pour dévaler le tunnel de glace à toute vitesse. Lorsque l’équipe de bobsleigh canadienne de 1964, composée de Vic et John Emery, Peter Kirby et Doug Anakin, gagna l’or aux Jeux olympiques d’Innsbruck, ce fut véritablement contre toute attente puisque le pays ne disposait d’aucune installation d’entraînement en bobsleigh, d'aucune organisation et d’aucune piste.

Huit ans plus tôt, en janvier 1956, Vic Emery skiait sur les pentes de Suisse. Les Jeux olympiques d’hiver venaient tout juste de commencer, à deux cents kilomètres de là, soit à Cortina D’Ampezzo, en Italie. Remisant ses skis pour se rendre en Italie afin d’assister aux Jeux de plus près, Vic Emery réussit à se rendre sur les lieux en compagnie de l’équipe de bobsleigh britannique. Il était tombé pile. En fait, l’équipe britannique avait besoin d’un autre bobeur et Vic Emery accepta de s’élancer à bord de leur bobsleigh. C’est à partir de ce moment précis qu’il voua une véritable passion pour ce nouveau sport. En 1964, Vic Emery dirigera la nouvelle équipe canadienne composée de quatre hommes.

Pour préparer son équipe pour les Jeux d’Innsbruck, Vic Emery fit des choix pour le moins étonnants. Avant le milieu des années 1950, la force des bobeurs était jugée plus importante que leur rapidité. Selon cette théorie, un poids plus élevé se traduit par une vitesse plus grande pendant la course. Vic Emery comprit cependant l’importance d’un départ rapide et choisit ses coéquipiers en conséquence. John Emery était une étoile de l’athlétisme au collège; Peter Kerby était un membre de l’équipe nationale de ski du Canada et Doug Anakin était un skieur sans égal, un amateur d’escalade et un champion de lutte intercollégial. Ensemble, ces hommes représentaient une véritable brochette d’athlètes extrêmes, et ce avant même l’entrée en scène des sports extrêmes.

Avant Innsbruck, les quatre Canadiens pratiquèrent principalement dans des gymnases. Ils réussirent à faire quelques descentes sur la seule piste de bobsleigh en Amérique du Nord, soit à Lake Placid à New York, hôte des Jeux olympiques d’hiver de 1932. Mais lorsque les Jeux olympiques d’hiver furent inaugurés le 9février 1964, les Autrichiens et les Italiens étaient les favoris du bobsleigh à quatre.

Cela changea presque immédiatement après le début de l’événement. Dans sa première descente, Canada1 brisa le record olympique. Jamais n'#avait-on vu de tels résultats, accumulés en plus par des novices: leurs prouesses semblaient donc être très prometteuses. Sur un parcours comprenant plus de 12 courbes, y compris le fameux hexenkessel, ou le «chaudron de la sorcière», un patin arrière du bobsleigh des Canadiens se brisa. Cela aurait normalement donné lieu à une disqualification. Mais c’est un Vic Emery incrédule qui, quinze minutes avant la deuxième course des Canadiens, constata que son bobsleigh avait été démonté par les Italiens. En fait, ils étaient en train de le réparer, et non pas de le détruire: car même si Eugenio Monti, le chef d’équipe italien et futur mentor de Vic Emery, souhaitait gagner à tout prix, il voulait y parvenir en se mesurant aux meilleurs, à forces égales.

À la fin, les meilleurs se hissèrent sur la première marche du podium au son du « Ô Canada » jouant en arrière-plan, dans l’aréna de hockey d’Innsbruck. Les Européens connaissaient bien les médaillés canadiens armés de patins et de bâtons, mais voir quatre bobeurs du Canada au sommet du podium leur parut excessivement bizarre.

En 1976, Denver devait accueillir les Jeux olympiques d’hiver. Mais après que des groupes de pression du Colorado forcèrent l'imposition d’une nouvelle loi rendant illégal le paiement d’événements comme les Jeux olympiques à partir de fonds publics, Innsbruck revint dans la course. L’année 1976 est également l’année où le Canada accueillit ses premiers Jeux olympiques. Lorsque l’on pense aux Jeux olympiques d’été de 1976, les Québécois auraient sans doute également souhaité qu’une loi empêche la tenue de ces Jeux.

Le maire de Montréal, Jean Drapeau, et le plus grand défendeur des Jeux olympiques d’été, affirma une fois: « Les Jeux olympiques de Montréal ne peuvent pas plus faire de déficit qu’un homme peut faire de bébé ». Et si seulement c’était vrai. Hélas, les Jeux entraînèrent non seulement d’énormes dépassements de coûts, mais ils furent également témoins de la pénurie de médailles d’or allouées à des athlètes canadiens qui, encore aujourd’hui, ternit les exploits athlétiques de l’été 1976. Lorsque la flamme olympique fut éteinte le 1er août, le Canada remportaq l’honneur plutôt étonnant d'être la première nation dans l'histoire des Olympiques à tenir les Jeux et à ne pas avoir gagné une seule médaille d’or. Ironiquement, un événement imprévu domine nos souvenirs de la cérémonie de clôture. Un homme, nu, s’élança devant 100000 personnes sous le ciel de Montréal, le fameux toit rétractable du stade n’étant pas encore terminé.

Si chaque Olympiade garde sa propre marque, immortalisée par l’histoire, considérons les deux Olympiades qui ont précédé celle de Montréal. En 1968 à Mexico, l’armée a ouvert le feu sur des étudiants qui manifestaient, faisant huit morts. Quatre ans plus tard à Munich, 11 Israéliens furent tués lorsque 8 terroristes palestiniens entrèrent illégalement dans le village olympique. Somme toute, les premières Olympiades du Canada représentent une débâcle bien innocente, et bien loin des tragédies politiques d’un passé récent.

Douze ans après Montréal, Calgary accueillera les premiers Jeux olympiques d’hiver du Canada, et si l’on garde certaines réserves lorsque l’on se souvient des Jeux de Montréal, à partir du moment où la flamme olympique toucha la nation en novembre 1987, les Jeux de Calgary semblèrent différents. En effet, les Jeux d’hiver de 1988 se révélèrent un véritable succès.

La flamme olympique entreprit sa tournée de 90 jours au Canada au lieu historique de Signal Hill à St.John. Au moment où la flamme atteignit finalement Calgary, en février, elle avait parcouru plus de 15000 kilomètres en voiture, en motoneige, en train, en avion, à pied et même en traîneaux à chien. Certains des porteurs de la torche étaient de grands athlètes canadiens, comme Barbara Ann Scott, la petite chérie des Jeux d’hiver de St.Moritz en 1948, mais la plupart des autres porteurs étaient des Canadiens ordinaires qui s’étaient mérité le droit de porter la flamme en participant à une loterie nationale. Ce privilège a notamment été accordé à Joe Chase de Wetaskawin en Alberta, un citoyen âgé de 101 ans, et à Robyn Perry de Calgary, âgé de 12 ans, qui, le 13 février, embrasa la vasque olympique au stade McMahon pour inaugurer les Jeux.

Dès que les Jeux commencèrent, le sauteur à ski britannique Eddie « The Eagle » Edwards gagna le cœur des Canadiens même en terminant bon dernier aux deux événements de saut à ski. Cette affection pour des personnalités qui ne sont pas nécessairement de grands athlètes se portera également sur l’équipe de bobsleigh de la Jamaïque aux couleurs jaune, verte et noire. Cette équipe, qui a fait ses débuts en bobsleigh aux Olympiques de Calgary, n’obtint pas de résultats très impressionnants, mais elle réussit à réchauffer le cœur de tous les publics autour du monde (Il existe maintenant une fédération de bobsleigh jamaïcaine avec son propre site Web.)

Lorsque les célébrations se terminèrent, après 16 jours de compétitions, un athlète canadien profita de l’occasion pour dire adieu au monde du sport international. Après deux décennies de compétitions et quatre Olympiques, Gaétan Boucher délaça ses patins de vitesse devant une foule de Canadiens en liesse.

Né le 10 mai 1958 à Charlesbourg, au Québec, Gaétan Boucher apprit les rudiments du hockey sur la patinoire de la cour arrière. Mais lorsque Gaétan Boucher vit une annonce pour le club de patin de vitesse de l’école, il décida de laisser tomber son bâton et de se joindre à l’équipe. Connu pour sa timidité hors de la glace, Gaétan Boucher prouva rapidement à quel point il était confiant chaussé de ses patins. Un entraîneur mentionna que Gaétan Boucher était comme un petit agneau qui se transformait en lion. À l’âge de 17ans, il faisait partie de l’équipe de patin de vitesse nationale du Canada, et un an plus tard, il était aux Jeux olympiques d’hiver de 1976 à Innsbruck.

Eric Heiden, un Américain de 1,9 mètre et de 84 kg domina le monde du patin de vitesse pendant les quatre années suivantes, rapportant à son pays plus de médailles d’or au cours des Jeux olympiques d’hiver de 1980 à Lake Placid, New York que la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas, la Suisse, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, la Hongrie, le Japon, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la France et le Canada mirent ensemble. Gaétan Boucher, mesurant 1,7 mètre, vivra son propre moment de gloire quatre ans plus tard. Aux Jeux olympiques de 1984, l’athlète âgé de 26 ans porta le drapeau canadien à Sarajevo pour la cérémonie d’ouverture des XIVes Jeux olympiques d’hiver. Lorsque les Jeux de Sarajevo prirent fin, le Canada avait obtenu quatre médailles. Gaétan Boucher en avait gagné trois, deux médailles d’or et une de bronze. Son coup de patin inspira cette phrase poétique au journaliste James Christie du Globe and Mail : « Ses coups de patin faisaient jaillir des petits cristaux de glace scintillants qui dansaient sous la lumière ». Douze ans plus tard, l’athlète de biathlon canadienne Myriam Bédard fit appel à ses propres qualités de tireuse d’élite pour gagner la médaille d’or olympique dans une petite ville alpine de Norvège. Née à L’Ancienne-Lorette, au Québec, le 22 décembre 1969, Myriam Bédard se joint aux cadets de l’armée en 1983. Trois camarades cadets recherchaient un quatrième membre (féminin) pour leur équipe de biathlon. La jeune fille âgée de 15 ans s’équipa d’une carabine, emprunta des skis, empila des papiers mouchoirs dans des bottes trop grandes et commencera ainsi une carrière qui l’amènera au sommet de la gloire olympique.

Myriam Bédard et ses coéquipiers masculins ne gagnèrent pas leur compétition de cadets, mais c’est moins de dix ans plus tard, lorsqu’elle arriva à Albertville en France pour les Jeux olympiques d’hiver de 1992, qu’ils purent réellement réclamer leur victoire. C’est aux XVIes Jeux olympiques d’hiver que le biathlon fut ouvert aux femmes pour la première fois et lorsque Myriam Bédard gagna la médaille de bronze à la course de 15 kilomètres, elle devint la première athlète nord-américaine à gagner une médaille olympique dans un événement de biathlon. En fait, la meilleure performance olympique d’un Canadien dans une course individuelle était la 33e place.

Quatre ans plus tard à Lillehammer, en Norvège, Myriam Bédard gagna l’or à la course du 7,5 et du 15kilomètres, devenant ainsi la première femme canadienne à gagner deux médailles olympiques, ainsi que la première athlète nord-américaine à gagner l’or dans un biathlon aux Jeux olympiques. Le sprint de 7,5 kilomètres qui lui mérita sa seconde médaille d’or lui rappelait sa première course alors qu’elle était dans les cadets. Ce n’est qu’après avoir traversé la ligne d'arrivée, complètement épuisée, seulement 1,1seconde devant la médaillée d'argent, qu’elle réalisa avoir gagné la course avec une paire de skis dépareillée.

Fanny Rosenfeld et Myriam Bédard, des Olympiennes qui représentent le début et la fin du siècle. Ce qui débuta par une compétition athlétique interdite aux femmes se termina par une célébration des grandes réalisations des femmes athlètes. Après 100 ans, on peut se demander quels triomphes attend notre nation au cours du second siècle des Olympiques modernes.

Activités

Procédures:

Leçon 1.

En tant que femme, juive, immigrante et athlète, Fanny Rosenfeld était forcément victime de préjugés. Des préjugés qui marquèrent également l'histoire des Jeux olympiques. Qu'il s'agisse de l'exclusion des femmes au début du XXe siècle, des Jeux nazis de Berlin en 1936 ou du boycott africain des Olympiques de Montréal en 1976, l'intolérance est étroitement imbriquée dans les anneaux multicolores, symbole des Olympiques.

Distribuez le document 1 et demandez aux élèves de préciser les préjugés dont Fanny Rosenfeld a été victime tout au long de sa vie et de sa carrière comme athlète. Ensuite, chaque élève doit mener une recherche sur une édition d'été ou d'hiver des Jeux olympiques, tout en étudiant la façon dont l'intolérance s'est manifestée soit ouvertement, soit tacitement dans le cadre des compétitions. Les Jeux de Berlin en sont un exemple évident, mais les Jeux olympiques de Sydney en 2000 avaient également un relent d'intolérance. Lorsque Cathy Freeman, une femme autochtone, leva le bras pour allumer la flamme olympique en Australie, certains considérèrent ce geste comme une façon de panser de vieilles blessures. Cependant, d'autres y virent une ruse publicitaire visant à masquer les protestations des groupes autochtones.

Enfin, chaque élève doit écrire une page d'un journal d'un athlète réel ou fictif qui a participé aux Olympiques choisis par l'élève. Le texte ne doit pas dépasser 250mots et doit faire référence au contexte historique dans lequel les Jeux se sont déroulés. Les élèves sont encouragés à inclure à leur texte des photographies, des talons de billets, des affiches et d'autres sources primaires (réelles ou reproduites).

Document 1

Elle dut affronter la pauvreté, la misogynie et le fanatisme. Mais Fanny Rosenfeld ne fit pas simplement face aux préjugés de la première moitié du XXe siècle, elle fonça droit sur eux et provoqua un vent de changement au Canada et à l'étranger.

Née à Dnepropetravsk, en Russie, le 28 décembre 1903, Fanny Rosenfeld immigra au Canada avec sa famille alors qu'elle était encore bébé. Dès son enfance, qu'elle passa à Barrie, en Ontario, elle participa à sa première course par nécessité. Lors d'un pique‑nique local, sa sœur et elle perdirent l'argent prévu pour leur repas. Heureusement, une course avait été organisée pour les enfants, et le prix à gagner était une boîte à lunch. Fanny Rosenfeld s'inscrivit à la course et gagna.

Et elle continua de gagner. Elle excellait dans tous les sports accessibles aux filles et aux femmes de l'époque. Un seul auteur semble avoir capturé la portée de son talent: «La façon la plus efficace de résumer la carrière de Bobbie Rosenfeld est de dire qu'elle ne nageait pas très bien».

Pendant le jour, Fanny Rosenfeld était sténographe à l'usine de chocolat Patterson à Toronto. Les fins de semaine et les soirs, elle prouvait à tous, comme ils s'entendaient à le dire les journalistes, qu'elle était la plus grande femme athlète au monde. Et certainement, ce sont les réalisations de Fanny Rosenfeld sur la piste qui lui méritèrent cette attention nationale et internationale. À sa première grande rencontre à l'Exposition nationale du Canada de 1923, bien avant la venue des vêtements de sport pour les femmes, elle participa à la course et la gagna en portant le maillot de bain de son frère, les bas et le chandail de son père.

Cependant, lorsqu'elle représenta le Canada aux Jeux olympiques de 1928 à Amsterdam, elle a pu porter la feuille d'érable, tout comme les autres membres de l'équipe d'athlétisme féminin canadienne, appelées par la presse les «Matchless six», après que l'équipe ait gagné le plus grand nombre de points par équipe. En fait, Fanny Rosenfeld gagnera plus de points aux Jeux, que tout autre athlète masculin ou féminin.

Peu après les Jeux d'Amsterdam, Fanny Rosenfeld fut frappée d'une crise grave d'arthrite et forcée de prendre sa retraite en 1931. Mais si physiquement elle ne pouvait plus livrer son combat sur la piste, elle s'attacha à défendre le rôle des femmes dans la compétition comme journaliste sportive du Globe and Mail de 1937 à 1957. Et comme sur la piste, elle brillait sur papier. Le 10 janvier 1941, par exemple, dans son article «Feminine Sports Reel», elle répondit ainsi à un journaliste du New York Post qui écrivait:«La place des femmes est à la maison, et je n'ai jamais encore vu une fille qui paraissait mieux avec une raquette de tennis qu'avec une poêle à frire.» Elle lui répondit en ces termes: «Qu'y a-t-il de plus beau dans le sport que cela: une surface glacée, un rayon de lumière éclairant le visage d'une poupée humaine, réalisant, sans effort, sans douleur, une performance marquée par la grâce».

Fanny Rosenfeld véritable une pionnière, était une avant-gardiste qui luttait contre l'intolérance tous les jours. Nous pouvons à juste titre être fiers de cette Canadienne.


Leçon 2. Figurine sportive

Comment peut-on définir un Olympien? Demandez aux élèves de réfléchir à cette question. À la suite d'une discussion en classe, les élèves doivent dégager certaines des caractéristiques qui ont fait des Olympiens, les athlètes étudiés dans cette série. Y a-t-il des différences entre les Olympiens que les Canadiens admirent et ceux que d'autres nations admirent? Les élèves doivent effectuer une recherche sur un athlète canadien qui selon eux, aurait dû faire partie de cette série. Une fois cette recherche terminée, les élèves doivent concevoir une figurine sportive destinée aux enfants et qui reflète ce qu'est un Olympien canadien. La figurine et sa description d'accompagnement (environ 100 mots) doivent illustrer les qualités, à la fois physiques et autres, qui font en sorte que leur athlète mérite l'admiration des enfants et surtout, qu'elle leur donne envie d'acheter la figurine.


Leçon 3: Remplir les vides de l'échelle chronologique des Olympiques

Il y a trois grands vides dans l'échelle chronologique des Olympiques modernes. Même si la politique a toujours influencé l'organisation des Jeux, la Première et la Seconde Guerre mondiale ont entraîné la suspension complète de ces célébrations athlétiques. Les élèves doivent s'imaginer que des Jeux ont eu lieu en 1916, en 1940 ou en 1944. En tant que journalistes au cours de l'olympiade hypothétique qu'ils ont choisie, les élèves doivent rédiger un texte de 250mots. Cet article peut être daté avant, pendant ou après les Jeux. Les élèves doivent considérer le contexte politique, inclure au moins un athlète canadien qui aurait participé aux Jeux et expliquer comment la guerre a influencé les compétitions. Par exemple, il est concevable que les forces alliées et les forces de l'Axe aient toutes deux organisé leurs propres Jeux olympiques en 1940. Peut-être que la Suisse aurait tenu les VIe Olympiades de 1916, compte tenu de la neutralité de ce pays.


Leçon 4. Quand l'appropriation est-elle appropriée?

Les Jeux olympiques d'hiver de 1968 à Grenoble en France mirent en vedette «Schuss», la première mascotte olympique non officielle. Il s'agissait d'un petit bonhomme sur une paire de skis. «Waldi» le dachshund fut la première mascotte officielle et vit le jour aux Jeux olympiques d'été de Munich en 1972. Depuis, il y a eu une mascotte pour chacun des Jeux olympiques, d'hiver et d'été, à l'exception des Jeux d'hiver de Sapporo en 1972. Voici une description de la mascotte des Jeux olympiques de Montréal en 1976 tirée du site Web officiel du mouvement olympique.

Il s'agissait d'un castor appelé «Amik», un nom en langue algonquine, langue la plus fréquemment parlée chez les Amérindiens du Canada. Amik signifie castor. Le castor a été choisi comme mascotte des Jeux de Montréal, car c'est un animal qui est bien connu pour sa patience et son dur labeur. En effet, il a joué un rôle important dans le développement du Canada à l'époque où le commerce de la fourrure était une des principales activités en Amérique du Nord. Le castor est également le symbole national du Canada et on peut le retrouver sur certaines pièces de monnaie et sur des timbres.

La mascotte portait une ceinture rouge avec l'emblème des Jeux, symbolisant le ruban auquel la médaille des gagnants est attachée.

Inscrivez le mot «appropriation» (qui signifie prendre ou utiliser quelque chose par la force et sans permission) au tableau. Demandez aux élèves de définir le mot. Ensuite, après avoir donné la définition, discutez d'exemples de noms, d'images et de symboles dans le monde du sport qui ont fait l'objet d'une appropriation. On peut penser par exemple aux Braves d'Atlanta, aux Black Hawks de Chicago, aux Redskins de Washington et aux Thunder Birds de la University of British Columbia. L'appropriation est-elle appropriée? Comment l'utilisation de symboles liés au passé influe-t-elle les aspects contemporains d'une culture? Par exemple, pourquoi les peuples des Premières Nations sont-ils toujours représentés avec leurs vêtements traditionnels dans les brochures à l'intention des touristes? Pourquoi les publicités des Jeux olympiques d'hiver de Vancouver de 2010 font souvent référence à l'imagerie historique des Premières Nations de la province? Après avoir discuté de ces questions, des groupes de deux ou trois élèves doivent rechercher divers symboles des Jeux olympiques. Chaque groupe doit reproduire ce symbole et dégager des exemples d'appropriation. Enfin, au cours d'une présentation en classe, les groupes doivent présenter ces exemples et déterminer si oui ou non ces appropriations étaient appropriées.


Leçon 5. Choix d'un emblème

Vancouver doit accueillir les Jeux olympiques d'hiver 2010, et le comité d'organisation des Jeux a lancé une compétition à l'échelle nationale pour trouver un nouvel emblème. Les élèves doivent concevoir un emblème, que ce soit pour les Jeux de Vancouver ou une Olympiade de l'avenir se déroulant dans une ville canadienne de leur choix.


Leçon 6. Votre propre stade

Le point central de toute ville olympique est son stade principal. Pour la plupart des Jeux d'été, le stade est l'endroit où se déroulent les cérémonies d'ouverture et de clôture, ainsi que les événements d'athlétisme, notamment l'arrivée du marathon. Les architectes sportifs doivent tenir compte de nombreux aspects différents lorsqu'ils dessinent un nouveau stade. Ces stades peuvent accueillir plus de 100000spectateurs, en plus des milliers de journalistes, d'athlètes et d'employés du stade au cours d'un même événement.

La majeure partie du dépassement des coûts des Jeux olympiques de Montréal en 1976 était reliée à la construction des installations et de l'infrastructure. Et la plupart des critiques portaient sur la forme ovale du stade olympique, avec son toit rétractable qui devait être révolutionnaire. En raison des retards de construction, le stade n'était pas encore terminé lorsque les Jeux commencèrent. Depuis, le stade ne cesse de faire l'objet de controverses et souffre de problèmes structurels devenant ainsi un symbole des erreurs du rêve olympique du maire Jean Drapeau.

Les élèves doivent concevoir leur propre stade olympique pour une olympiade future. Les élèves doivent tenir compte des critères suivants:

· Vestiaires où les athlètes se changent avant les compétitions
· Douches pour les athlètes
· Gymnase où les athlètes peuvent se réchauffer avant les événements
· Section des premiers soins où l'on peut traiter les blessés
· Stationnements
· Accès des véhicules de transport public
· Entrée principale
· Hall où pourront se tenir les réceptions
· Considérations environnementales, notamment des sources d'énergie pour assurer l'alimentation en électricité
· Section des journalistes
· Accès aux personnes handicapées
· Toit

Les dessins doivent être des schémas simples comprenant tous les éléments mentionnés ci-dessus et tout autre aspect que les élèves pourraient souhaiter ajouter.

Ressources

Batten, Jack, ed. 1896-1996 Canada at the Olympics: the First Hundred Years. Toronto: Infact, 1996.

Buchanan, Ian and Bill Mallon. Historical Dictionary of the Olympic Movement. Lanham, Maryland: Scarecrow Press, 1995.

Traite de tous les aspects des Jeux et comprend une brève récapitulation de toutes les olympiades et une chronologie. Rédigé par deux auteurs connus et spécialistes des Jeux olympiques.

Findling, John E. and Kimberly D. Pelle, eds. Historical Dictionary of the Modern Olympic Movement Westport, Connecticut: Greenwood Press, 1996.

Comprend des chapitres sur chaque édition des Jeux olympiques d’été et d’hiver, les Jeux de l’antiquité et le Comité international olympique. Comporte également une section sur les films olympiques (documentaires et fictions).

Guttmann, Allen. The Olympics, a History of the Modern Games. Urbana, Illinois: University of Illinois Press, 1992.

Une histoire générale du mouvement olympique et de la politique qui les entoure. Les tableaux présentent les sites olympiques et le nombre de participants, par sexe, aux Jeux olympiques d’été.

Pound, Dick. Inside the Olympics: a behind-the-scene look at the politics, the scandals, and the glory of the Games. Toronto: John Wiley & Sons, 2004.

Le Canadien Dick Pound, ancien médaillé olympique et membre pendant 25 ans du Comité international olympique raconte l’histoire de la politique au sein du mouvement olympique.

Schaffer, Kay and Sidonie Smith, eds. The Olympics at the Millennium: Power, Politics, and the Games. New Brunswick, New Jersey: Rutgers University Press, 2000.