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Aperçu
À travers l'histoire de Jennie Trout, première femme à pouvoir exercer officiellement la médecine au Canada, les élèves sont amenés à déouvrir les étapes de l'émancipation professionnelle des femmes canadiennes, d'hier à aujourd'hui.
Objectifs
À travers l'exemple de Jennie Trout, les élèves seront amenés à se poser des questions sur les stéréotypes reliés au rôle des femmes dans la société et sur la question de l'égalité des sexes, d'hier à aujourd'hui.
Contexte
Ouvrir la voie aux Canadiennes
Les femmes brillent par leur absence parmi les pionniers de la médecine au Canada. Au XIXe siècle, tandis que médecins et chirurgiens se consacrent à la recherche de nouveaux traitements et à la création de nouvelles techniques, les femmes canadiennes luttent pour obtenir le seul droit de pratiquer la médecine. Pour elles, fréquenter une école de médecine est une réussite en soi. Deux femmes en particulier se sont efforcées d'aplanir les obstacles qu'affrontait toute femme voulant acquérir une formation médicale au Canada : Emily Stowe et Jennie Kidd Trout.
En 1875, Jennie Trout devient la première femme autorisée à pratiquer la médecine au Canada. Née en 1841, elle grandit sur une ferme près de Stratford, en Ontario. Calme, réservée, elle est une excellente élève. Elle obtient son certificat d'enseignante pour les écoles publiques, choisissant ainsi l'une des seules carrières offertes aux femmes. Elle enseigne à Stratford jusqu'en 1865, année ou elle épouse Edward Trout.
Pendant les six années suivantes, Jennie Trout se voit accablée par la maladie. Cependant, une fois rétablie, elle est déterminée à entreprendre une carrière en médecine, encouragée par son mari et son amie de longue date et mentor, Emily Stowe. Cette dernière pratique la médecine à Toronto depuis 1867, sans toutefois y être autorisée par l'Ordre des médecins et chirurgiens de l'Ontario.
Les femmes brillent par leur absence parmi les pionniers de la médecine au Canada. Au XIXe siècle, tandis que médecins et chirurgiens se consacrent à la recherche de nouveaux traitements et à la création de nouvelles techniques, les femmes canadiennes luttent pour obtenir le seul droit de pratiquer la médecine. Pour elles, fréquenter une école de médecine est une réussite en soi. Deux femmes en particulier se sont efforcées d'aplanir les obstacles qu'affrontait toute femme voulant acquérir une formation médicale au Canada : Emily Stowe et Jennie Kidd Trout.
En 1875, Jennie Trout devient la première femme autorisée à pratiquer la médecine au Canada. Née en 1841, elle grandit sur une ferme près de Stratford, en Ontario. Calme, réservée, elle est une excellente élève. Elle obtient son certificat d'enseignante pour les écoles publiques, choisissant ainsi l'une des seules carrières offertes aux femmes. Elle enseigne à Stratford jusqu'en 1865, année ou elle épouse Edward Trout.
Pendant les six années suivantes, Jennie Trout se voit accablée par la maladie. Cependant, une fois rétablie, elle est déterminée à entreprendre une carrière en médecine, encouragée par son mari et son amie de longue date et mentor, Emily Stowe. Cette dernière pratique la médecine à Toronto depuis 1867, sans toutefois y être autorisée par l'Ordre des médecins et chirurgiens de l'Ontario.
Un monde réservé aux hommes
Au cours de la quasi-totalité du siècle dernier, la médecine demeure l'apanage des hommes. Les hôpitaux sont conçus pour les pauvres, car les riches peuvent se permettre de recevoir des soins à domicile. Dans la plupart des hôpitaux, les religieuses prodiguent les soins aux patients. Les infirmières laïques ne sont guère mieux traitées que des servantes : aucun respect n'est témoigné à l'égard de leur profession. Au Canada, ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que commencent à avoir des répercussions les efforts que déploie Florence Nightingale pour élever au rang de profession le travail des infirmières.
Vu le climat social, il n'est pas surprenant que le milieu médical, chasse gardée des hommes, soit hostile à l'idée de femmes médecins instruites et payées. À contrecoeur, la Toronto School of Medicine permet à Jennie Trout et à Emily Stowe d'assister à des cours à condition qu'elles ne soulèvent aucune controverse, quoiqu'il advienne. Toutefois, la situation est loin d'être calme. Trout et Stowe sont les seules femmes dans des salles remplies d'hommes. Encouragés par les chargés de cours, les étudiants raillent les deux femmes et couvrent les murs de dessins obscènes, qui doivent être blanchis quatre fois pendant la session.
Jennie Trout se rend aux États-Unis pour étudier. Elle revient au Canada en 1875, munie d'un diplôme en médecine du Women's Medical College of Pennsylvania.
Autorisée à pratiquer
De retour en Ontario, Jennie Trout réussit l'examen de l'Ordre des médecins et chirurgiens de l'Ontario qui félicite Monsieur Trout d'avoir une épouse si talentueuse !
Jennie Trout pratique au Therapeutic and Electrical Institute de Toronto jusqu'à ce qu'elle prenne sa retraite en 1882 en raison de problèmes de santé. Elle n'abandonne pas pour autant le travail entrepris et se fixe comme objectif d'établir au Canada un collège médical consacré à la formation des femmes. S'ensuit une longue campagne pour gagner des appuis à la fondation du collège. Après avoir trouvé des partisans, elle doit faire accepter la présence de femmes au sein du conseil d'administration de cette institution. L'ouverture le 2 octobre 1883 du Women's Medical College à Kingston est le couronnement de ses efforts, collège auquel elle verse une importante contribution financière.
La lutte héroïque de Jennie Kidd Trout, une femme calme dont la vie témoigne de son abnégation au profit de la cause des femmes, ouvre la voie aux autres Canadiennes qui veulent embrasser la profession médicale.
Activités
Time Allowance: 1 - 2 heures
1. À tour de rôle
Cette vignette révèle la rigidité des rôles attribués aux sexes.
Prenez, par exemple, un conte de fées traditionnel (comme La belle et la bête ou Cendrillon), et renversez les rôles attribués aux hommes et aux femmes.
Après avoir raconté ou lu le conte aux élèves, discutez ce qui rend amusant le renversement des rôles. Qu'est-ce que ce renversement nous apprend sur les manières traditionnelles de voir la virilité ou la féminité?
Quelles autres formes, plus subtiles, de stéréotypes féminins et masculins existent aujourd'hui? De quelles façons peut-on dire que les hommes et les femmes sont "plus égaux" aujourd'hui?
2. Un pas en avant
Jennie Trout a pris le risque d'entreprendre "une carrière réservée aux hommes". (Cette activité peut aussi s'appliquer à l'histoire d'Agnes Macphail.)
Par petits groupes, faites dresser une liste des métiers ou professions qui sont encore considérés "pour les hommes" ou "pour les femmes".
Qu'éprouverait une femme ou un homme qui serait la première/le premier à entrer dans une carrière "d'homme" ou "de femme"? Quelles qualités personnelles seraient requises pour supporter les railleries auquel un métier non traditionnel nous exposerait? Discutez.
Invitez quelqu'un représenter en classe la carrière non-traditionnelle qu'il/elle a choisi(e)? Faites préparer par les élèves des questions basées sur leurs discussions de la vignette "Trout".
3. Les portes s'ouvrent
Au cours des siècles, la médecine est devenue de plus en plus spécialisée, restrictive et soumise aux diplômes. En même temps, elle devint la "chasse gardée" des hommes.
Retracez l'histoire de la médecine occidentale, en prêtant une attention particulière aux rôles des femmes et des hommes dans l'exercice de la médecine. Il est intéressant de noter l'évolution des pratiques de l'accouchement par exemple.
Établissez sur un graphique la courbe inscriptions féminines dans les facultés de médecine. Comparez l'inscription des femmes avec celle des hommes aujourd'hui : quelle est la différence? Faites des études similaires sur les inscriptions universitaires, et sur les inscriptions dans d'autres formations professionnelles, les professions en droit, par exemple, ou en polytechnique.
Interviewez des femmes médecins sur leur propre formation médicale, la comparant aux expériences évoquées dans la Vignette "Trout". La formation médicale s'est-elle renouvelée ou subsiste-t-il des préjugés? Les élèves pourraient également rencontrer en entrevue des avocates, des ingénieures ou des femmes dont la profession est traditionnellement réservée aux hommes.
La plupart des gens considèrent l'émancipation professionnelle des femmes comme étant naturelle et positive, mais il y a aussi des attitudes négatives. Débattez les pour et les contre de ce changement social profond.
4. Emily Stowe
Bien que Jennie Trout soit le personnage central de la vignette, son amie Emily Stowe fut en fait la première femme a exercer la médecine au Canada.
Faites des lectures sur le caractère et la carrière de Stowe. Comment sa réaction à la domination masculine dans la profession diffère-t-elle de celle de Trout?
Quels autres progrès Emily Stowe a-t-elle réalisés pour les droits des femmes?