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Jacques Cartier

  • Pré-confédération
  • Secondaire – Supérieur

Ce plan de leçon a été créé par les membres de la communauté des enseignants d'Historica Canada. Historica Canada n'est pas responsable de l'exactitude ou de la disponibilité des liens partagés, et les opinions se reflétant dans ces outils d'apprentissage ne sont pas nécessairement celles d'Historica Canada. Nous accueillons les opinions concernant le contenu ajouté au travers de liens externes ou directement dans ces outils d'apprentissage. Écrivez-nous à l'adresse education@HistoricaCanada.ca.

Aperçu

Les élèves devront comprendre la contribution des peuples autochtones à la survie des Européens en Amérique du Nord, approfondir leurs connaissances sur les relations entre les colons français et les Autochtones, participer à un jeu de rôle sur les motifs des explorations en Amérique et comprendre les perspectives autochtones face à l’arrivée des Européens.

Objectifs

Les élèves devront réaliser l'importance de la contribution des Autochtones à la survie des explorateurs européens.

Ils devront également identifier les problèmes auxquels les explorateurs et les colons étaient confrontés en Nouvelle-France.

Ils devront approfondir leurs connaissances sur les relations entre les colons français et les peuples autochtones.

Les élèves seront amenés à situer la mission de Jacques Cartier dans un contexte historique plus large.

Les élèves devront également participer à un jeu de rôle sur les motifs des explorations en Amérique.
Demandez aux élèves d'animer un débat sur les perspectives autochtones face à l'arrivée des Européens en Amérique.

Contexte

Les explorateurs du Nouveau Monde en quête de métaux précieux rencontrent des sociétés autochtones aux cultures riches et anciennes. Ces contacts, nullement gratuits, ont aidé les nouveaux arrivants à se représenter le réseau des voies navigables en vue de pénétrer le territoire. Amicaux ou hostiles, le plus souvent empreints d'incompréhension, les rapports entre les colonisateurs européens et les premières nations sont évoqués avec ironie dans ce récit où Cartier entend le nom " Canada " pour la première fois. Ce malentendu ne sera pas le dernier.

Lors de son premier voyage au Canada, en 1534, Jacques Cartier explore une mer intérieure, le golfe du Saint-Laurent, dont il trace une précieuse carte. Peu après, rendu dans la baie des Chaleurs, il fournit la première description d'un cérémonial d'échange avec les nomades micmacs, habitués depuis un demi-siècle au troc des fourrures contre les petits outils de fer de Blancs. À cette occasion, il note aussi les premiers mots amérindiens d'un important lexique qui servira dans ses futures relations diplomatiques.

Le 14 juillet, à son arrivée dans la baie de Gaspé, Cartier est reçu avec allégresse par la nation iroquoise de Stadaconé, alors en expédition de pêche; celle-ci jouera un rôle déterminant dans la mission colonisatrice du pays de " Canada ". Car c'est bien ici que le toponyme " Canada " paraît dans notre histoire : il englobe alors la seule région de Stadaconé (aujourd'hui la ville de Québec) qui s'étend sur quelque seize kilomètres.

Deux fils du chef Donnacona sont emmenés en France où ils apprennent le français. Ils décrivent les contrées merveilleuses du Saguenay à François 1er. À son retour, en 1535, sur l'indication de ses guides, Cartier fait sa plus grande découverte : " le grand fleuve Hochelaga et chemin de Canada ". En remontant son cours majestueux, suprême méprise, le navigateur croit franchir le passage rêvé vers le royaume de Saguenay, la route de l'or. Cette expédition marque la véritable entrée de Cartier dans l'histoire canadienne. En explorant le réseau d'affluents du fleuve Saint-Laurent, il saisit et enregistre le " pays " dans son ensemble. A sa suite, on pourra continuer de pénétrer le continent vers l'ouest.

Contre le gré de ses hôtes, Cartier pousse ensuite jusqu'à Hochelaga (Montréal) où il est accueilli par une autre puissante nation vivant dans des bourgades fortifiées. Au sommet du mont Royal, il apprécie la profondeur du paysage mais, faute d'interprète, il revient vers Québec et subit son premier hiver " canadien ". Cette épreuve, qui souligne l'ambiguïté des relations avec les nations amérindiennes, coûtera la vie à une partie de l'équipage. En effet, les Européens, victimes du scorbut, n'osent révéler leur état de faiblesse et doivent user de ruse pour apprendre, bien tard, l'action curative du cèdre blanc.

Lors d'une dernière expédition, fort de toutes les promesses du pays, Cartier revient au Canada investi d'un premier plan de colonisation. Malgré la rudesse du climat et les difficultés de communication, le " découvreur du Canada " ouvre l'avenir.

Activités

1. Leçons à tirer des autochtones

Lorsque nous étudions l'exploration et la colonisation du Canada, nous oublions parfois les contributions des peuples autochtones à la survie des Européens venus ici.

Identifiez les problèmes auxquels les explorateurs et les colons étaient confrontés en Nouvelle-France. Dressez la liste de ces problèmes et la façon dont chacun a été résolu. Est-ce que les peuples autochtones, ou leurs connaissances, ont contribué aux solutions?

Demandez aux élèves d'approfondir leurs connaissances sur les relations entre les colons français et les peuples autochtones. Comment les connaissances des autochtones ont-elles rendue possible la survie des colons?


2. Vous dites?

Les malentendus entre les peuples sont souvent causés par une mauvaise compréhension ou une interprétation erronée de la langue de l'autre partie. Demandez à de nouveaux Canadiens dans votre classe de vous parler des phrases ou des expressions françaises qu'ils ne comprenaient pas ou qui les laissaient perplexes lorsqu'ils ont commencé à apprendre le français. Certaines de ces anecdotes peuvent avoir des conséquences plutôt comiques.

Avec l'aide des élèves, dressez une liste de certaines phrases (expressions, idiomes, etc...) qui pourraient confondre une personne qui commence à apprendre le français. Les élèves proposeront sans doute des superlatifs comme " cool " ou " capoté ". En réfléchissant un peu, ils trouveront sans doute des expressions comme " parler à travers son chapeau ", " rire dans sa barbe ", " arriver comme un cheveu sur la soupe ", " ne pas avoir le nombril sec ". Certains réaliseront peut-être qu'ils ne sont pas certains du sens de plusieurs phrases courantes - alors que d'autres ne les connaîtront pas du tout! Demandez aux élèves de " traduire " les phrases recueillies dans la classe, puis discutez des malentendus que de telles phrases peuvent occasionner pour quelqu'un qui commence à apprendre le français.


3. Levons les voiles !

Jacques Cartier n'était pas la seule personne à voir les enjeux importants de ses explorations. Il n'était qu'un pion dans un mouvement expansionniste historique. L'activité proposée ici aide à situer la mission de Cartier dans un contexte historique plus large.

Divisez votre groupe en quatre équipes. Une équipe étudiera Jacques Cartier, l'homme, ainsi que ses déclarations sur les motifs de ses voyages, son histoire personnelle et la valeur attribuée à la célébrité en Europe à l'époque de la Renaissance. Une autre équipe étudiera François 1er, ses principaux traits de caractère, le climat politique sous son règne et les raisons qui l'incitaient à financer des explorations. 

La troisième équipe étudiera les Jésuites et les raisons pour lesquelles ils ont participé à la colonisation de la Nouvelle-France. 

La quatrième équipe examinera la vie des gens ordinaires en France à cette époque afin de représenter un des membres de l'équipage de Cartier qui songe à venir s'établir en Nouvelle-France.

Chaque équipe doit préparer une courte allocution qui sera prononcée par le personnage qu'elle représente et qui décrira ses raisons de venir en Nouvelle-France. En plus d'être rédigée, l'allocution doit être " jouée " devant la classe. (L'allocution écrite peut aussi être remise sous forme de document d'époque, avec la présentation appropriée.)

Demandez aux élèves de regarder la performance des autres équipes, puis d'en relever les principaux éléments. Encouragez les équipes à se poser des questions entre elles.

Les élèves doivent ensuite écrire un bref résumé de l'information reçue afin de bien comprendre " Les motifs de l'exploration du Nouveau Monde en France au 16e siècle ".


4. Coopération ou conflit?

Les peuples autochtones ont vite compris que les Français s'établissaient ici pour y rester. Imaginez les discussions qui ont eu lieu chez les Autochtones au sujet des étrangers.

Dans le cadre d'une leçon sur la perspective autochtone de l'arrivée des Européens, organisez une assemblée des anciens pour débattre de la façon de traiter les étrangers. Voici les positions que certains anciens pourraient prendre :

a. Le commerce avec les Français amènera la prospérité aux nations autochtones et devrait être encouragé.

b. Le commerce est le bienvenu, mais il faut négocier ferme pour limiter l'emprise des Français sur nos terres. La répartition territoriale doit être respectée.

c. Les Français piétineront nos traditions. Nous devons nous tenir complètement à l'écart et n'entretenir aucune relation avec eux.

d. Nous devons lutter contre les Français. Il faut s'unir pour leur faire la guerre.

e. Si nous leur faisons la guerre, ils viendront en plus grand nombre, avec de puissantes armées. La seule façon de les décourager est d'épier leurs moindres gestes et de faire en sorte qu'il leur soit très coûteux de vivre ici.

f. Leur culture les a rendus riches et puissants. Nous devrions adopter leurs traditions.

Demandez à certains élèves d'adopter ces positions (et d'autres) dans le débat, pendant que les autres élèves écoutent. Ensuite, demandez aux observateurs d'évaluer les mérites des différents arguments. Si une de ces positions avait été adoptée, quels en auraient été les effets sur l'histoire? Comment d'autres facteurs, comme les luttes inter-tribales et la maladie, ont-ils contribué au succès des colonisateurs?

Ressources