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Les orphelins d'Irlande (Minutes du patrimoine)

  • Immigration

Ce plan de leçon a été créé par les membres de la communauté des enseignants d'Historica Canada. Historica Canada n'est pas responsable de l'exactitude ou de la disponibilité des liens partagés, et les opinions se reflétant dans ces outils d'apprentissage ne sont pas nécessairement celles d'Historica Canada. Nous accueillons les opinions concernant le contenu ajouté au travers de liens externes ou directement dans ces outils d'apprentissage. Écrivez-nous à l'adresse education@HistoricaCanada.ca.

Aperçu

Revivez avec vos élèves l'épisode tragique de la vague d'immigration irlandaise dans les années 1850, au cours de laquelle des familles québécoises ont accueilli les "orphelins de la famine".

Objectifs

Les élèves seront amenés à réfléchir sur les raisons qui peuvent pousser une personne à quitter son pays
Ils pourront réfléchir à des solutions pour aider les nouveaux citoyens canadiens à se sentir bien dans leur nouveau pays.
Les étudiants seront amenés à comprendre comment les immigrants conservent leurs racines culturelles. 
Ils pourront définir le multiculturalisme.
Ils seront invités à se renseigner sur les raisons qui poussent les immigrants à quitter leur pays d'origine et sur les obstacles qu’ils peuvent rencontrer au Canada.

Contexte

Vers 1850, de nombreuses familles québécoises adoptent des orphelins irlandais ayant perdu leurs parents lors de la traversée de l'Atlantique 

C'est au cours du XIXe siècle que le Canada accueille le plus grand nombre d'arrivants européens qui, pour la plupart, débarquent au Québec. En 1847, lors de cette vague d'immigration, l'histoire lie les peuples irlandais et canadien-français. 

En Irlande, cette année-là, misère, surpopulation et famine atteignent leur point culminant et déclenchent un exode vers l'Amérique du Nord britannique. En avril, plus de 28 000 familles s'entassent dans des cargos insalubres affectés au transport de bois d'oeuvre, profitant de leur retour à vide vers Québec, le principal port du fleuve Saint-Laurent. 

Au cours d'une longue traversée, malnutrition et promiscuité favorisent la propagation du typhus dont certains passagers sont porteurs. Sur 240 émigrants à bord du Syria, 9 meurent en mer, 40 à leur arrivée à Grosse-Île, une station de quarantaine au large de Montmagny. 

L'été torride aggrave la catastrophe. Les navires bondés se succèdent: 12 000 émigrés arrivent le 1er juin, 14 000 autres, une semaine plus tard. On compte alors 1 100 typhiques sur l'île, dans des installations conçues pour 200 lits. Le personnel médical et des membres du clergé anglican et catholique assistent les mourants, le plus souvent au prix de leur vie. On enterre les morts à la hâte dans des fosses communes pendant que les survivants se dirigent vers Québec et Montréal. 

Les enfants abandonnés sont, eux aussi, victimes de l'épidémie. Selon un témoin, ils sont quelques milliers d'orphelins disséminés dans Québec, Montréal, Grosse-Île, Kingston et Toronto. Parmi les ecclésiastiques qui s'occupent d'eux, l'abbé Cazeau, surnommé affectueusement "le curé des Irlandais," s'emploie à confier les enfants aux curés du diocèse de Québec, qui les installent dans des foyers charitables. Il sollicite en outre des octrois gouvernementaux pour leur soutien. A Montréal, Mgr Ignace Bourget lance un appel vibrant à la population francophone rurale qui accourt de tous les villages avoisinants. 

Dans les dossiers des orphelinats, on prend soin d'indiquer la nationalité irlandaise des enfants par solidarité envers ce peuple humilié. Figurent, entre autres, les noms des parents naturels, la paroisse et le comté d'origine ainsi que le bateau sur lequel l'enfant a voyagé. On consigne enfin le nom et le lieu de résidence des familles adoptives, en majorité canadiennes-françaises. 

En dépit de ce funeste début, les Québécois francophones aux patronymes irlandais n'ont cessé d'enrichir notre patrimoine culturel.

Activités

Allocation des temps : 1 - 2 heures

Procedures :

1. Vivre dans un nouveau pays

La plupart des écoles canadiennes comptent des élèves qui ne sont pas nés au Canada. Ils partagent de nombreuses expériences avec des générations de Néo-Canadiens. 

Interviewez des adultes, arrivés au Canada il y a des années, sur leurs expériences au Canada. Pourquoi sont-ils venus ici? Qui les a aidés à trouver du travail et un logement? Quel genre de travail ont-ils d'abord exercé? Que faisaient-ils dans le pays qu'ils ont quitté? Quelles difficultés ont-il eues avec la langue et les habitudes de vie canadiennes? Quels étaient leurs sentiments envers leur nouveau pays? Quels problèmes particuliers ont-ils dû affronter au Canada, et comment ont-ils fait pour les résoudre? 

Si possible, invitez d'anciens immigrants à raconter leur histoire aux élèves, ou interviewez des Néo-Canadiens devant la classe. Les élèves peuvent se documenter sur leurs pays d'origine ou se préparer à poser quelques questions. On peut aussi comparer et discuter les expériences d'anciens immigrants et de nouveaux immigrants. 

Discutez sur ce qu'on peut faire pour que les nouveaux Canadiens se sentent mieux accueillis à l'école et dans toute la communauté.

2. Le respect du passé

On autorisa les orphelins irlandais à garder leurs patronymes pour sauvegarder leur identité personnelle et culturelle. 

Comment les groupes d'immigrants conservent-ils leurs racines culturelles? Trouvez des exemples. 

Commentez la question: Le Canada peut-il prétendre avoir une identité nationale tout en étant une société multiculturelle? 

3. Nos origines multiculturelles 

Les Irlandais ne représentent qu'un groupe d'immigrants faisant face à des difficultés à leur arrivée au Canada. Terre d'immigration, le Canada est riche en récits d'arrivées et d'installations. (Cette activité peut aussi s'appliquer aux immigrants des "maisons de tourbe.") 

Divisez la classe en deux groupes pour en apprendre davantage sur des communautés d'immigrants venues au Canada. Parmi celles-ci, on peut distinguer les: Doukobors, Huttérites, Mennonites, Hongrois, Ukrainiens, Chinois, Japonais, Haïtiens, Vietnamiens, Sikhs, Juifs d'Europe, Asiatiques d'Ouganda, Salvadoriens, Antillais et Italiens. 

Chaque groupe répond à ces questions: Quand la plupart des immigrants sont-ils venus au Canada? Pourquoi sont-ils venus? Quelles conditions de vie laissaient-ils derrière eux? Quels problèmes particuliers ont-ils dû affronter en venant s'installer au Canada? Comment ont-ils résolu ces problèmes? Quelles contributions ont-ils apportées à la société canadienne? Ont-ils maintenu au Canada quelques-unes de leurs traditions culturelles?

Ressources