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Les femmes dans l'histoire , créé par Historica Canada
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Aperçu
Le présent guide d’étude repose sur le visionnement d’un court métrage de la série Empreintes Historica sur Bobbie Rosenfeld, Barbara Ann Scott, Carling Bassett, Marlene Stewart-Streit, Marilyn Bell, Kathleen Heddle/Marnie McBean et Silken Laumann. Les performances de ces huit athlètes, échelonnées sur une période de 100 ans dans le cadre de prestigieuses compétitions internationales, représentent de grandes réalisations, accomplies par des femmes canadiennes. Leurs histoires nous donnent également l’occasion d’étudier l’évolution des attitudes à l’égard de la participation des femmes dans le sport canadien, ainsi que les forces sociales qui ont façonné ces attitudes.
Objectifs
Se familiariser avec les réalisations souvent peu mentionnées des femmes dans l’histoire du sport canadien; favoriser la compréhension des contextes sociaux et politiques dans lesquels ces réalisations s’inscrivent et enfin, examiner de façon critique les attitudes complexes et souvent changeantes à l’égard de la participation des femmes dans les sports canadiens.
Contexte
Lorsque l'équipe de hockey féminine du Canada remporta la médaille d'or, défaisant les États-Unis dans une finale serrée aux Jeux Olympiques d'hiver de Salt Lake City en 2002, les Canadiens d'un océan à l'autre se levèrent d'un seul bond pour célébrer leur victoire. Toute cette attention accordée à une équipe féminine dans un sport traditionnellement masculin semblait sans précédent dans l'histoire du Canada. Ainsi, les joueuses canadiennes de hockey ont pu rejoindre rapidement les rangs des athlètes féminines les plus connues dans l'histoire des sports du Canada.
Comme beaucoup d'entre nous en savent très peu sur l'histoire des femmes dans les sports au Canada, il peut être surprenant d'apprendre qu'il y a environ 100 ans, époque où l'on pouvait croire que les stéréotypes à l'égard des femmes dominaient la société, ces dernières participaient activement et fréquemment à la vie sportive canadienne, souvent dans des sports qui aujourd'hui, sont principalement réservés aux hommes. La première partie de hockey féminin au Canada a été jouée à Ottawa, en février 1891. Les clubs de hockey féminin existaient partout au Québec au tournant du siècle. Et même si la plupart d'entre nous savons que l'équipe féminine du Canada a gagné la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Salt Lake City, peu de Canadiens connaissent l'existence des Edmonton Grads, les championnes mondiales du basketball féminin : grâce à leur succès, ce sport jouit d'une popularité sans précédent chez les Canadiennes, durant les années 1920. En 1930, l'équipe de softball des Sunnyside Ladies attirait de plus grandes foules, générait de plus importants revenus en vente de billets et suscitait une plus grande couverture médiatique que toute autre équipe de baseball ou de softball au Canada.
C'est durant cette période que Fanny Bobbie Rosenfeld, une émigrée russe, s'est méritée le titre d'athlète féminine canadienne la plus accomplie de tous les temps. Connue sous le surnom de Bobbie en raison de ses cheveux courts, Fanny Rosenfeld était en 1921 la plus grande sprinteuse féminine au Canada. En 1925, elle était numéro un du 220 verges, du saut en longueur, et du lancer du poids et du disque; il n'est donc pas surprenant que Fanny Rosenfeld ait gagné la première médaille d'athlétisme du Canada aux Jeux Olympiques, soit la médaille d'argent en 1928. Elle gagna également le championnat de tennis sur gazon de Toronto et fit partie d'équipes de basketball, de softball et de hockey, son sport favori. En tant que joueuse de centre étoile pour le club de hockey AAA du nord de Toronto, et ensuite capitaine des Patterson Pats, Fanny Rosenfeld domina le hockey féminin en Ontario vers la fin des années 1920. Étonnamment, le hockey féminin de cette époque se jouait d'une manière très virile, les contacts étant autorisés. Les joueuses souffraient donc régulièrement, tout comme les hommes, de coupures et de blessures graves.
Lorsque la participation des femmes à une grande variété de sports explosa dans les années 1920, certaines objections aux types de prouesses athlétiques de Fanny Rosenfeld et de ses contemporaines, commencèrent à se faire entendre. Dans un éditorial de l'époque, un journaliste du Toronto Daily Star écrivait : Si le hockey féminin doit devenir un succès, il faut supprimer les mises en échec… les amateurs aiment voir ces dames s'exécuter, mais ils ne veulent pas voir de rudesse dans les échanges . Ces craintes qu'un comportement athlétique et viril ne soit pas digne d'une dame et tout à fait inapproprié, étaient encore plus prononcées durant les années 1930. Dans un article du magazine Saturday Night, on pouvait lire que les femmes qui développaient des attributs masculins étaient susceptibles de produire des fils affaiblis . Les professeurs d'éducation physique produisaient également des preuves selon lesquelles les femmes n'étaient pas faites pour devenir athlètes (Hall, 2002). Aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, le journaliste sportif du Montreal Star, Elmer Ferguson, écrivait qu'il était dégoûté par le comportement violent, les visages défigurés, les pratiques salissantes de ces femmes athlètes sans grâce, en sueur et enlaidies par l'effort . Ferguson ajouta que les femmes ne devraient participer qu'à ce qu'il considérait comme des disciplines féminines gracieuses, exemptes de toute saleté . Le patinage artistique, le plongeon, la natation et le tennis étaient des sports considérés plus appropriés pour les femmes de l'époque.
Ces critiques à l'égard des femmes athlètes s'intensifieront après la guerre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes devaient remplacer les hommes sur le marché du travail afin de contribuer à l'effort de guerre. Il fallait aussi combler les postes laissés vacants par les hommes, envoyés au combat de l'autre côté de l'Atlantique. Après la guerre, le retour de millions d'hommes intensifia l'importance accordée à la féminité; on invoqua l'argument des responsabilités domestiques des femmes pour les encourager à quitter le marché du travail.
Ce virage vers les rôles traditionnels s'est répercuté sur l'importance remarquable que l'on accordait, vers la fin des années 1940, à la féminité des athlètes féminines. Les femmes étaient encouragées à exceller dans des disciplines qui étaient soi-disant générateurs de beauté . Il s'agissait d'activités sportives exemptes de toute saleté, comme le disait Elmer Ferguson, et qui reflétaient des valeurs féminines plus traditionnelles, comme la beauté, la grâce, la coquetterie, le tout sans trop de sueur! La couverture médiatique des athlètes pratiquant ces sports soulignait également la féminité des athlètes, par opposition à leurs réalisations physiques.
La grande patineuse artistique canadienne Barbara Ann Scott est un bon exemple de cette tendance. Comme Fanny Rosenfeld, Barbara était l'une des plus grandes athlètes de sa génération. Deux fois championne mondiale de patinage et deux fois championne européenne, elle gagna la médaille d'or aux Jeux Olympiques d'hiver de 1948 à St. Moritz et a été la première canadienne à remporter une médaille d'or aux Jeux Olympiques d'hiver. Toutefois, la couverture médiatique de Barbara et de son sport renforçait une image très spécifique de la féminité. La description du magazine Time de 1948 est typique. Barbara Ann, avec un visage tout en douceur, de grands yeux bleus et une bouche en bouton de rose, est certainement très jolie. Ses cheveux clairs (dorés, maintenant qu'elle se les teints) retombent sur ses épaules à la façon des petits pages. Elle ne pèse que 107 livres… et ressemble en fait à une poupée qu'il faut regarder sans toucher . L'importance accordée à l'apparence féminine de Barbara (et sa comparaison avec une poupée!) renforce les attentes sociales dominantes à l'égard des femmes à cette époque. Les réalisations prodigieuses de la golfeuse Marlene Stewart-Streit et de la nageuse de marathon Marilyn Bell dans les années 1950 s'inscrivaient également dans des disciplines sportives considérées comme féminines à l'époque.
Durant les années 1960 et 1970, on assiste à l'émergence du mouvement de libération des femmes en Amérique du Nord. D'importants groupes de femmes préconisent l'égalité et remettent en question les images et les rôles limités que leur offrait la société traditionnelle. De même, tout ce mouvement féministe étudie, se documente et discute sur des sujets auparavant tabous comme par exemple, la sexualité féminine, l'utilisation des images du corps de la femme dans les médias et la culture populaire, puis enfin l'abus sexuel. Au fur et à mesure que la société évolue et progresse, la sexualité des femmes est de plus en plus exploitée en tant qu'outil de marketing. Ainsi, pour la première fois en Amérique du Nord, l'apparence des femmes était décrite en termes explicites et sexuels. Bref, les femmes étaient ouvertement traitées comme des objets sexuels, plutôt que comme des athlètes sérieuses.
L'expérience de la jeune étoile du tennis canadien, Carling Bassett, nous donne un aperçu intéressant des différentes forces sociales qui opéraient à cette époque. Carling qui fut classée au huitième rang de la Women's Tennis Association, était l'une des meilleures joueuses de tennis de l'histoire du Canada. Toutefois, la couverture médiatique de l'athlète mettait l'accent sur tout, sauf ses succès au tennis. Voici le titre d'un profil de 6 000 mots paru dans le Sport Illustrated en 1983, alors que Carling n'avait que 15 ans. Voici Carling, la petite chérie de son papa . Toujours confrontée au vieil archétype de la petite fille à papa , sa responsabilité à l'égard de son propre succès est continuellement minée par la description que l'on fait d'elle comme étant le projet préféré de son père . L'article, fidèle à l'attention que les médias accordent aux jolies filles, comme la blonde Carling au début de sa carrière, est dédié en majeure partie à ce qu'elle pense des garçons (Carling affirme qu'elle aime ses hommes jeunes . Elle dit qu'ils ont l'air plus frais ), plutôt que de miser sur ses aptitudes au tennis. La façon dont est présentée Carling servira de modèle à la façon dont sera traitée une personnalité comme Anna Kournikova ,aujourd'hui. Le statut de sex-symbol de Kournikova a outrepassé ses piètres réalisations en tant que professionnelle et en a fait la personnalité la plus connue du monde du tennis féminin d'aujourd'hui.
En 1989, après plusieurs années décevantes, Carling révéla certaines vérités sur les conséquences que peut avoir la conformité à une certaine image sociale de la féminité : seulement l'image et non l'accomplissement. En réaction aux pressions immenses qui ont été exercées sur elle pour être parfaite et jolie, Carling devint boulimique. À l'âge de 15 ans, je n'étais pas grosse, explique Carling à un journaliste, mais à 14, 15, 16 ans, ton corps commence à changer… tu commences à sentir la pression . Une joueuse de l'Association enseigna à Carling comment insérer ses doigts jusqu'au fond de sa gorge pour ainsi se débarrasser de toutes les calories. Répondre à l'image exigée par un contexte social qui exploite davantage les succès romantiques des femmes plutôt que leurs réalisations, a produit un effet négatif sur le succès de Carling.
L'aviron, qui demande une grande masse musculaire et une force énorme, n'est pas le type de sport générateur de beauté décrit par Elmer Ferguson dans les années 1930. La rameuse Marnie McBean qui, avec sa partenaire Kathleen Heddle et sa coéquipière Silken Laumann (trois femmes devenues les athlètes olympiques canadiennes les plus décorées de tous les temps), a dominé le sport dans les années 1990, affirme qu'au cours des vingt dernières années, beaucoup de choses ont changé pour les femmes athlètes. Lorsque j'ai commencé à ramer, les muscles n'étaient pas vraiment à la mode , explique Marnie McBean. Même lorsque la presse daignait parler de nous, on me décrivait comme ayant les yeux bleus et on ajoutait parfois que j'avais un grand sourire. Silken était décrite comme une Valkyrie au sourire de 150 watts. Maintenant nous sommes agressives, dynamiques, puissantes et musclées… Il y a dix ans, les gens croyaient que nous étions des lesbiennes parce que nous avions des muscles… Les muscles étaient une question de sexualité alors que maintenant il s'agit davantage d'une question de bonne forme physique .
Les attentes à l'égard des femmes athlètes du Canada, et les possibilités pour ces dernières, ont changé considérablement au cours des 20 dernières années. Lorsque Kathleen Heddle a commencé sa carrière, vers le milieu des années 1980, les femmes venaient à peine d'être acceptées dans son club d'aviron. Le taux de participation des athlètes féminines dans les sports auparavant considérés inappropriés pour les femmes, a augmenté en flèche depuis. Tout de même, le sexe et la sexualité sont omniprésents dans les sports où se retrouvent des athlètes féminines. Au contraire des hommes, pour qui est permis le port de larges shorts et t-shirts, la Fédération internationale de volley-ball exige que les joueuses féminines de volley-ball de plage portent de petits bikinis très révélateurs à toutes les compétitions. Si les athlètes féminines veulent se couvrir d'un t-shirt ou d'un collant lorsque les conditions sont un peu plus fraîches, elles doivent en appeler à un comité de contrôle composé uniquement d'hommes (Robinson 2002, p. 50-53). La journaliste sportive canadienne bien connue et ancienne athlète olympique, Laura Robinson, qui s'est objectée à cette pratique, prétend que cette décision est un complot évident pour accroître la mise en marché de ce sport, hautement athlétique, auprès des jeunes hommes de 18 à 35 ans. En 2000, l'équipe de ski nordique canadienne, ayant besoin d'argent pour ses programmes de formation, a produit un calendrier dans lequel posaient nues des athlètes, calendrier qui a permis d'amasser 80 000 $. Même si le calendrier n'était d'aucune façon pornographique (et, certains membres de l'équipe prétendent qu'il montre des femmes ayant une saine image d'elles-mêmes), on ne peut que s'interroger sur la position financière bien précaire qui pousse les athlètes féminines canadiennes, participant aux Jeux Olympiques, à devoir poser nues pour un calendrier, question de recueillir des fonds.
Quelle que soit la réponse à cette question, il est clair, si l'on se fie à l'histoire des athlètes féminines renommées, que la relation entre les championnes sportives et les attitudes des Canadiens à l'égard du rôle des femmes dans la société demeure complexe et très étroite d'esprit.
Comme beaucoup d'entre nous en savent très peu sur l'histoire des femmes dans les sports au Canada, il peut être surprenant d'apprendre qu'il y a environ 100 ans, époque où l'on pouvait croire que les stéréotypes à l'égard des femmes dominaient la société, ces dernières participaient activement et fréquemment à la vie sportive canadienne, souvent dans des sports qui aujourd'hui, sont principalement réservés aux hommes. La première partie de hockey féminin au Canada a été jouée à Ottawa, en février 1891. Les clubs de hockey féminin existaient partout au Québec au tournant du siècle. Et même si la plupart d'entre nous savons que l'équipe féminine du Canada a gagné la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Salt Lake City, peu de Canadiens connaissent l'existence des Edmonton Grads, les championnes mondiales du basketball féminin : grâce à leur succès, ce sport jouit d'une popularité sans précédent chez les Canadiennes, durant les années 1920. En 1930, l'équipe de softball des Sunnyside Ladies attirait de plus grandes foules, générait de plus importants revenus en vente de billets et suscitait une plus grande couverture médiatique que toute autre équipe de baseball ou de softball au Canada.
C'est durant cette période que Fanny Bobbie Rosenfeld, une émigrée russe, s'est méritée le titre d'athlète féminine canadienne la plus accomplie de tous les temps. Connue sous le surnom de Bobbie en raison de ses cheveux courts, Fanny Rosenfeld était en 1921 la plus grande sprinteuse féminine au Canada. En 1925, elle était numéro un du 220 verges, du saut en longueur, et du lancer du poids et du disque; il n'est donc pas surprenant que Fanny Rosenfeld ait gagné la première médaille d'athlétisme du Canada aux Jeux Olympiques, soit la médaille d'argent en 1928. Elle gagna également le championnat de tennis sur gazon de Toronto et fit partie d'équipes de basketball, de softball et de hockey, son sport favori. En tant que joueuse de centre étoile pour le club de hockey AAA du nord de Toronto, et ensuite capitaine des Patterson Pats, Fanny Rosenfeld domina le hockey féminin en Ontario vers la fin des années 1920. Étonnamment, le hockey féminin de cette époque se jouait d'une manière très virile, les contacts étant autorisés. Les joueuses souffraient donc régulièrement, tout comme les hommes, de coupures et de blessures graves.
Lorsque la participation des femmes à une grande variété de sports explosa dans les années 1920, certaines objections aux types de prouesses athlétiques de Fanny Rosenfeld et de ses contemporaines, commencèrent à se faire entendre. Dans un éditorial de l'époque, un journaliste du Toronto Daily Star écrivait : Si le hockey féminin doit devenir un succès, il faut supprimer les mises en échec… les amateurs aiment voir ces dames s'exécuter, mais ils ne veulent pas voir de rudesse dans les échanges . Ces craintes qu'un comportement athlétique et viril ne soit pas digne d'une dame et tout à fait inapproprié, étaient encore plus prononcées durant les années 1930. Dans un article du magazine Saturday Night, on pouvait lire que les femmes qui développaient des attributs masculins étaient susceptibles de produire des fils affaiblis . Les professeurs d'éducation physique produisaient également des preuves selon lesquelles les femmes n'étaient pas faites pour devenir athlètes (Hall, 2002). Aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, le journaliste sportif du Montreal Star, Elmer Ferguson, écrivait qu'il était dégoûté par le comportement violent, les visages défigurés, les pratiques salissantes de ces femmes athlètes sans grâce, en sueur et enlaidies par l'effort . Ferguson ajouta que les femmes ne devraient participer qu'à ce qu'il considérait comme des disciplines féminines gracieuses, exemptes de toute saleté . Le patinage artistique, le plongeon, la natation et le tennis étaient des sports considérés plus appropriés pour les femmes de l'époque.
Ces critiques à l'égard des femmes athlètes s'intensifieront après la guerre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes devaient remplacer les hommes sur le marché du travail afin de contribuer à l'effort de guerre. Il fallait aussi combler les postes laissés vacants par les hommes, envoyés au combat de l'autre côté de l'Atlantique. Après la guerre, le retour de millions d'hommes intensifia l'importance accordée à la féminité; on invoqua l'argument des responsabilités domestiques des femmes pour les encourager à quitter le marché du travail.
Ce virage vers les rôles traditionnels s'est répercuté sur l'importance remarquable que l'on accordait, vers la fin des années 1940, à la féminité des athlètes féminines. Les femmes étaient encouragées à exceller dans des disciplines qui étaient soi-disant générateurs de beauté . Il s'agissait d'activités sportives exemptes de toute saleté, comme le disait Elmer Ferguson, et qui reflétaient des valeurs féminines plus traditionnelles, comme la beauté, la grâce, la coquetterie, le tout sans trop de sueur! La couverture médiatique des athlètes pratiquant ces sports soulignait également la féminité des athlètes, par opposition à leurs réalisations physiques.
La grande patineuse artistique canadienne Barbara Ann Scott est un bon exemple de cette tendance. Comme Fanny Rosenfeld, Barbara était l'une des plus grandes athlètes de sa génération. Deux fois championne mondiale de patinage et deux fois championne européenne, elle gagna la médaille d'or aux Jeux Olympiques d'hiver de 1948 à St. Moritz et a été la première canadienne à remporter une médaille d'or aux Jeux Olympiques d'hiver. Toutefois, la couverture médiatique de Barbara et de son sport renforçait une image très spécifique de la féminité. La description du magazine Time de 1948 est typique. Barbara Ann, avec un visage tout en douceur, de grands yeux bleus et une bouche en bouton de rose, est certainement très jolie. Ses cheveux clairs (dorés, maintenant qu'elle se les teints) retombent sur ses épaules à la façon des petits pages. Elle ne pèse que 107 livres… et ressemble en fait à une poupée qu'il faut regarder sans toucher . L'importance accordée à l'apparence féminine de Barbara (et sa comparaison avec une poupée!) renforce les attentes sociales dominantes à l'égard des femmes à cette époque. Les réalisations prodigieuses de la golfeuse Marlene Stewart-Streit et de la nageuse de marathon Marilyn Bell dans les années 1950 s'inscrivaient également dans des disciplines sportives considérées comme féminines à l'époque.
Durant les années 1960 et 1970, on assiste à l'émergence du mouvement de libération des femmes en Amérique du Nord. D'importants groupes de femmes préconisent l'égalité et remettent en question les images et les rôles limités que leur offrait la société traditionnelle. De même, tout ce mouvement féministe étudie, se documente et discute sur des sujets auparavant tabous comme par exemple, la sexualité féminine, l'utilisation des images du corps de la femme dans les médias et la culture populaire, puis enfin l'abus sexuel. Au fur et à mesure que la société évolue et progresse, la sexualité des femmes est de plus en plus exploitée en tant qu'outil de marketing. Ainsi, pour la première fois en Amérique du Nord, l'apparence des femmes était décrite en termes explicites et sexuels. Bref, les femmes étaient ouvertement traitées comme des objets sexuels, plutôt que comme des athlètes sérieuses.
L'expérience de la jeune étoile du tennis canadien, Carling Bassett, nous donne un aperçu intéressant des différentes forces sociales qui opéraient à cette époque. Carling qui fut classée au huitième rang de la Women's Tennis Association, était l'une des meilleures joueuses de tennis de l'histoire du Canada. Toutefois, la couverture médiatique de l'athlète mettait l'accent sur tout, sauf ses succès au tennis. Voici le titre d'un profil de 6 000 mots paru dans le Sport Illustrated en 1983, alors que Carling n'avait que 15 ans. Voici Carling, la petite chérie de son papa . Toujours confrontée au vieil archétype de la petite fille à papa , sa responsabilité à l'égard de son propre succès est continuellement minée par la description que l'on fait d'elle comme étant le projet préféré de son père . L'article, fidèle à l'attention que les médias accordent aux jolies filles, comme la blonde Carling au début de sa carrière, est dédié en majeure partie à ce qu'elle pense des garçons (Carling affirme qu'elle aime ses hommes jeunes . Elle dit qu'ils ont l'air plus frais ), plutôt que de miser sur ses aptitudes au tennis. La façon dont est présentée Carling servira de modèle à la façon dont sera traitée une personnalité comme Anna Kournikova ,aujourd'hui. Le statut de sex-symbol de Kournikova a outrepassé ses piètres réalisations en tant que professionnelle et en a fait la personnalité la plus connue du monde du tennis féminin d'aujourd'hui.
En 1989, après plusieurs années décevantes, Carling révéla certaines vérités sur les conséquences que peut avoir la conformité à une certaine image sociale de la féminité : seulement l'image et non l'accomplissement. En réaction aux pressions immenses qui ont été exercées sur elle pour être parfaite et jolie, Carling devint boulimique. À l'âge de 15 ans, je n'étais pas grosse, explique Carling à un journaliste, mais à 14, 15, 16 ans, ton corps commence à changer… tu commences à sentir la pression . Une joueuse de l'Association enseigna à Carling comment insérer ses doigts jusqu'au fond de sa gorge pour ainsi se débarrasser de toutes les calories. Répondre à l'image exigée par un contexte social qui exploite davantage les succès romantiques des femmes plutôt que leurs réalisations, a produit un effet négatif sur le succès de Carling.
L'aviron, qui demande une grande masse musculaire et une force énorme, n'est pas le type de sport générateur de beauté décrit par Elmer Ferguson dans les années 1930. La rameuse Marnie McBean qui, avec sa partenaire Kathleen Heddle et sa coéquipière Silken Laumann (trois femmes devenues les athlètes olympiques canadiennes les plus décorées de tous les temps), a dominé le sport dans les années 1990, affirme qu'au cours des vingt dernières années, beaucoup de choses ont changé pour les femmes athlètes. Lorsque j'ai commencé à ramer, les muscles n'étaient pas vraiment à la mode , explique Marnie McBean. Même lorsque la presse daignait parler de nous, on me décrivait comme ayant les yeux bleus et on ajoutait parfois que j'avais un grand sourire. Silken était décrite comme une Valkyrie au sourire de 150 watts. Maintenant nous sommes agressives, dynamiques, puissantes et musclées… Il y a dix ans, les gens croyaient que nous étions des lesbiennes parce que nous avions des muscles… Les muscles étaient une question de sexualité alors que maintenant il s'agit davantage d'une question de bonne forme physique .
Les attentes à l'égard des femmes athlètes du Canada, et les possibilités pour ces dernières, ont changé considérablement au cours des 20 dernières années. Lorsque Kathleen Heddle a commencé sa carrière, vers le milieu des années 1980, les femmes venaient à peine d'être acceptées dans son club d'aviron. Le taux de participation des athlètes féminines dans les sports auparavant considérés inappropriés pour les femmes, a augmenté en flèche depuis. Tout de même, le sexe et la sexualité sont omniprésents dans les sports où se retrouvent des athlètes féminines. Au contraire des hommes, pour qui est permis le port de larges shorts et t-shirts, la Fédération internationale de volley-ball exige que les joueuses féminines de volley-ball de plage portent de petits bikinis très révélateurs à toutes les compétitions. Si les athlètes féminines veulent se couvrir d'un t-shirt ou d'un collant lorsque les conditions sont un peu plus fraîches, elles doivent en appeler à un comité de contrôle composé uniquement d'hommes (Robinson 2002, p. 50-53). La journaliste sportive canadienne bien connue et ancienne athlète olympique, Laura Robinson, qui s'est objectée à cette pratique, prétend que cette décision est un complot évident pour accroître la mise en marché de ce sport, hautement athlétique, auprès des jeunes hommes de 18 à 35 ans. En 2000, l'équipe de ski nordique canadienne, ayant besoin d'argent pour ses programmes de formation, a produit un calendrier dans lequel posaient nues des athlètes, calendrier qui a permis d'amasser 80 000 $. Même si le calendrier n'était d'aucune façon pornographique (et, certains membres de l'équipe prétendent qu'il montre des femmes ayant une saine image d'elles-mêmes), on ne peut que s'interroger sur la position financière bien précaire qui pousse les athlètes féminines canadiennes, participant aux Jeux Olympiques, à devoir poser nues pour un calendrier, question de recueillir des fonds.
Quelle que soit la réponse à cette question, il est clair, si l'on se fie à l'histoire des athlètes féminines renommées, que la relation entre les championnes sportives et les attitudes des Canadiens à l'égard du rôle des femmes dans la société demeure complexe et très étroite d'esprit.
Activités
Procédures :
1. Femmes athlètes et les folles années 20
Histoire - les années 20 étaient une période où les femmes participaient activement à la vie sportive canadienne. C'était également une période, avant la Grande Dépression, d'activité économique intense et de liberté accrue pour les femmes. Effectuez une recherche et rédigez un court texte soit sur une des équipes, soit sur l'une des athlètes figurant dans la liste ci-dessous.
Histoire - les années 20 étaient une période où les femmes participaient activement à la vie sportive canadienne. C'était également une période, avant la Grande Dépression, d'activité économique intense et de liberté accrue pour les femmes. Effectuez une recherche et rédigez un court texte soit sur une des équipes, soit sur l'une des athlètes figurant dans la liste ci-dessous.
a. Edmonton Grads
b. Florence Harvey et les Canadian Ladies Golf Union
c. Les Jeux Olympiques féminins des années 20 et 30
d. Velma Springstead
e. Alexandrine Gibb et le Toronto Ladies Athletic Club
f. Women's Amateur Athletic Federation
g. Ethel Catherwood et les Canadian Matchless Six
h. Le hockey féminin dans les années 20
i. La ligue de softball féminine de Sunnyside
2. Fanny Bobbie Rosenfeld
Le Jewish Women's Archive (archives des femmes juives) propose une excellente exposition en ligne dédiée à Rosenfeld, sa vie, ses réalisations et son époque. À partir de ces archives comme source première, demandez à vos élèves de créer une présentation murale complète décrivant Rosenfeld. On peut y inclure une échelle chronologique, des photographies d'archives ou du matériel de recherche.
Vous trouverez les archives à l'adresse suivante : http://www.jwa.org/exhibits/wov/rosenfeld/ (anglais)
Vous pouvez diviser votre classe en petits groupes. Demandez à chacun des groupes de choisir une des athlètes présentées dans le module Empreintes Historica sur les femmes et les sports. À l'aide de liens, de journaux et d'articles de magazine et de livres, créez une présentation murale similaire pour chacune des huit athlètes présentées. Les liens et le matériel de recherche pour cet exercice se retrouvent dans la section Source ci-dessous.
3. L'après-guerre
Après la Seconde Guerre mondiale, la possibilité pour les Canadiennes de participer à des sports organisés et compétitifs a régressé, tout comme la possibilité de s'intégrer au marché du travail. Demandez à vos étudiants de mener une recherche sur différents aspects de la vie pendant la période de l'après-guerre, plus particulièrement les aspects qui influaient sur la vie des femmes à cette époque.
4. Physique, stéréotypes et sexe
Avec l'ensemble du groupe, dirigez trois séances de remue-méninges.
Divisez la classe en petits groupes formés de filles et de garçons, selon le genre. Chaque groupe dresse deux listes. La première devrait comprendre cinq à dix attributs physiques et mentaux qui, selon les membres du groupe, sont généralement considérés les plus importants pour les hommes. La seconde doit comprendre cinq à dix attributs physiques et mentaux généralement considérés importants pour les femmes.
Rassemblez tous les groupes. Avant de colliger les résultats des petits groupes, dirigez une troisième séance de remue-méninges portant sur les attributs physiques et, dans une moindre mesure, mentaux, que les étudiants jugent nécessaires pour devenir un bon athlète. Dans ce cas, la définition donnée de l'athlète peut être très vaste : de la souplesse nécessaire à un golfeur à la force physique requise par un haltérophile.
À l'aide de cette troisième liste, qui servira de point de référence, documentez les résultats des petits groupes. S'en suivra une discussion en classe. Quelles sont les caractéristiques similaires ? Est-ce qu'un groupe semble être plus athlétique que l'autre? Dans l'affirmative, cela reflète-t-il nécessairement la vérité ? Est-ce que différents sports requièrent des attributs différents? Avons-nous tendance à penser à des sports dominés par des athlètes masculins lorsque nous considérons les attributs nécessaires pour devenir un bon athlète?
Est-il possible que les listes de chaque groupe aient été dressées en fonction des caractéristiques générales ? Retrouve-t-on certaines de ces caractéristiques générales associées d'une manière ou d'une autre à des idées stéréotypées : peut-être même limitées à ce que réussissent le mieux les femmes ou les hommes?
5. Différents mais égaux
Dans les années 1920, Bobbie Rosenfeld jouait un hockey avec contact. Les mises en échec ont plus tard été éliminées au hockey féminin en raison de la rudesse des échanges et des possibilités de blessures. Le hockey féminin de niveau international a maintenu cette interdiction.
Certains analystes prétendent que cette interdiction fait du hockey féminin un jeu bien plus passionnant que le hockey pratiqué par les joueurs masculins. Ils croient que le jeu est plus rapide et met davantage l'accent sur les compétences, comme la capacité de faire des passes, de manipuler le bâton et de lancer au but.
Demandez aux élèves de préparer des arguments pour et contre la mise en échec et animez un débat sur la proposition suivante : la mise en échec devrait être rétablie et autorisée pour le hockey féminin international.
6. La participation et votre école
Des recherches démontrent que les adolescentes (11 à 14 ans) autrefois athlétiques, sont moins susceptibles que les garçons de continuer à pratiquer des sports, au cours des années suivantes.
Il vous sera intéressant d'évaluer cette hypothèse en utilisant votre classe comme échantillon non scientifique. Concevez un questionnaire anonyme qui détermine le sexe de chaque répondant et l'histoire de sa participation à des sports en équipe ou organisés, de l'enfance jusqu'à aujourd'hui.
Présentez les réponses sur un graphique et analysez les résultats. Dans votre échantillon non scientifique, y a-t-il des conclusions à tirer des taux de participation des filles et des garçons? Les filles sont-elles plus, ou moins susceptibles que les garçons à pratiquer des sports? Sont-elles plus ou moins susceptibles de cesser la pratique de ce sport au cours de leur adolescence?
7. Représentation des médias
Marnie McBean, en parlant de son expérience en tant que rameuse, affirme que beaucoup de choses ont changé pour les femmes athlètes au cours des 20 dernières années. Elle croit que les prouesses physiques des femmes athlètes et leurs réalisations attirent de plus en plus une attention positive, par rapport aux décennies précédentes.
Les étudiants pourraient se pencher sur cette hypothèse et l'approfondir.
Les jeunes peuvent choisir deux athlètes contemporains qu'ils admirent, un homme et une femme. Il leur faudra trouver trois articles, de même calibre, sur chacun de ces athlètes. En les étudiant, ils détermineront les différences discernables, s'il y a lieu, dans les divers profils de ces athlètes. Une attention particulière sera accordée à l'utilisation des descriptions. On appuiera toutes les conclusions par des exemples précis, extraits de ces articles. Le même exercice pourra se répéter avec, comme sujet, deux athlètes des années 1970. Les étudiants pourront alors en comparer les résultats avec ceux des athlètes contemporains. En conclusion, constatent-ils une différence entre ces deux périodes?
Les élèves ont-il renconter plus de difficulté à trouver des articles ou toute autre couverture médiatique sur les athlètes féminines ?
En classe, analysez la section sportive d'un grand quotidien chaque jour, pendant une semaine. Déterminez quel pourcentage de la couverture de cette section est allouée au sport féminin ou aux femmes athlètes. Selon l'Association canadienne pour l'avancement des femmes, du sport et de l'activité physique, le journal moyen alloue 8,8 % de sa couverture sportive aux sports féminins. Il importe toutefois de noter qu'en 1991, ce pourcentage ne s'établissait qu' à 2,8 %. Dirigez une discussion en classe. Pourquoi si peu d'attention était-elle consacrée au sport féminin? Et pourquoi observe-t-on une augmentation de près de 400 % en dix ans?
Les femmes athlètes représentent 13 % des athlètes intronisés au Temple de la renommée des sports canadiens . Pourquoi? Pour une explication qui remet en cause les réponses stéréotypées, voyez l'article suivant sur le site de l'Association canadienne pour l'avancement des femmes et du sport : http://www.caaws.ca/.
Ressources
British Columbia Sports Hall of Fame (anglais)
Association canadienne pour l'avancement des femmes, du sport et de l'activité physique
Jewish Women's Archive, Exposition sur Bobbie Rosenfeld (anglais)
Bibliothèque nationale du Canada
(Effectuez une recherche sous " femmes et sport " pour trouver plus de 200 articles et textes informatifs.)
Sources imprimées :
Ballard, Sarah. " Reflections Of A Queen; Former Skating Star Barbara Ann Scott Glides On Smoothly ", Sports Illustrated, Jan 27, 1988 v68 n 4 p 114 (3)
Barsky, Lesley. " 10 Best Bods And How They Stay That Way. (Canadian Women With Best Bodies) ", Chatelaine, Jan 1986 v 59 p 60 (8)
Ellison, Jennifer. " Women And Sport: An Examination Of Advertisements Between 1950 And 2002 ", Canadian Woman Studies, 21 (3): 77 (6), January 2002. ISSN: 0713-3235
Hall, M. Ann. The Girl and The Game: a history of women's sport in Canada. Peterborough: Broadview Press, 2002
Malszecki, Greg. "Anatomy Of A Course: Ten Years Teaching 'Women And Sports In
The Twentieth Century.'" Canadian Woman Studies v.21 (3) Winter '02, pp 144-149.
McDermott, Barry. "Here's Carling, her daddy's darling." Sports Illustrated, June 27, 1983 v 58 p 84 (11)
Association canadienne pour l'avancement des femmes, du sport et de l'activité physique
Jewish Women's Archive, Exposition sur Bobbie Rosenfeld (anglais)
Bibliothèque nationale du Canada
(Effectuez une recherche sous " femmes et sport " pour trouver plus de 200 articles et textes informatifs.)
Sources imprimées :
Ballard, Sarah. " Reflections Of A Queen; Former Skating Star Barbara Ann Scott Glides On Smoothly ", Sports Illustrated, Jan 27, 1988 v68 n 4 p 114 (3)
Barsky, Lesley. " 10 Best Bods And How They Stay That Way. (Canadian Women With Best Bodies) ", Chatelaine, Jan 1986 v 59 p 60 (8)
Ellison, Jennifer. " Women And Sport: An Examination Of Advertisements Between 1950 And 2002 ", Canadian Woman Studies, 21 (3): 77 (6), January 2002. ISSN: 0713-3235
Hall, M. Ann. The Girl and The Game: a history of women's sport in Canada. Peterborough: Broadview Press, 2002
Malszecki, Greg. "Anatomy Of A Course: Ten Years Teaching 'Women And Sports In
The Twentieth Century.'" Canadian Woman Studies v.21 (3) Winter '02, pp 144-149.
McDermott, Barry. "Here's Carling, her daddy's darling." Sports Illustrated, June 27, 1983 v 58 p 84 (11)
Neill, Michael. "On The Rebound. (Tennis Player Carling Bassett Recovers From Bulimia)." People Weekly, April 27, 1992 v 37 n 16 p 97(2)
Robinson, Laura. Black Tights: Women, Sport And Sexuality. Toronto: Harper Collins, 2002
Robinson, Laura. She Shoots, She Scores: Canadian Perspectives on Women and Sport. Toronto: Thompson Educational Publishing, 1997