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Aperçu
Ce plan de cours repose sur le visionnement des documents de la série Empreintes sur Miss Supertest III, Gary Beck, Ian Miller et Big Ben, Steve Bauer, Donny Lalonde, Cliff Thorburn et Elfi Schlegel. Les champions du monde se présentent sous des divers profils; en effet, parmi ces athlètes se retrouvent deux des quatre champions « non humains » du XXe siècle intronisés au Temple de la renommée des sports au Canada. Deux de ces champions mondiaux s'élançaient au-dessus des barres, le premier comme cavalier d'obstacle et l'autre comme gymnaste. Sur le ring, sur la route ou ailleurs, ce qui les relie les uns aux autres c'est leur distinction en tant que champions du monde.
Objectifs
Sensibiliser davantage les étudiants aux athlètes canadiens qui sont devenus des champions du monde; apprendre comment ils ont développé leurs caractéristiques d'athlètes sur les scènes nationale et internationale; comprendre les défis auxquels on fait face ces Canadiens dans la poursuite de leur objectif; examiner les liens entre les champions humains et « non humains »; remettre en question le rôle des entreprises dans le sport et explorer les limites acceptables de la poursuite d'un idéal athlétique pour obtenir une reconnaissance mondiale.
Contexte
De temps en temps, dans l'histoire des sports au Canada, le reste du monde tend l'oreille, écoute le « Ô Canada » et se rappelle qu'il s'agit de l'hymne national d'un pays nordique où l'on joue très bien au hockey. Alors pourquoi la feuille d'érable se retrouve-t-elle sur le podium alors qu'il n'y a aucune patinoire à l'horizon? Souvent, même les Canadiens ont négligé leurs propres champions mondiaux. Les athlètes suivants nous ont fait sortir de notre torpeur et nous ont fait comprendre que nous pouvons faire concurrence aux meilleurs de ce monde que ce soit dans l'eau, sur le gazon ou sur la piste.
Tout commence par l'histoire d'une embarcation canadienne qui défia la puissance maritime de nos voisins du sud en remportant un trophée décerné, année après année, à l'embarcation la plus rapide. Mesurant 9,4 m de long, 3,7 m de large et pesant 3 175 kilos, ce voilier était le modèle de la rapidité sur les eaux. Même après sa retraite, cette magnifique embarcation demeura invaincue. Si cette histoire rappelle celle du fameux Bluenose, c'est sans doute que parce que nous soulignons les succès de ce champion sur une pièce de monnaie et dans nos livres d'histoire. Mais il y avait un autre bateau qui s'élançait sur les eaux et ce, jusqu'à la victoire. Conduit par Bob Hayward, un modeste éleveur de poulets de Embro en Ontario, Miss Supertest III était l'hydroplane à moteur le plus rapide au monde, pouvant atteindre des vitesses de 290 km/h.
Dix ans après que Christopher Columbus Smith atteigne une vitesse de 14,5 km/h à bord de son bateau de course sur la rivière Saint-Claire au Michigan en 1893, Sir Alfred Harmsworth, propriétaire du Daily Mail, créa la première compétition internationale de bateau de course, le British International Harmsworth Trophy. Au cours de la première course, tenue le samedi 11 juillet 1903 à Queenstown Harbour, en Irlande, le Napier 1 d'Angleterre obtint la victoire en atteignant la vitesse de 31,43 km/h, exploit aujourd'hui peu impressionnant. Au cours des années suivantes, peu de gens auront l'affront d'affirmer que les bateaux de course du XXe siècle étaient lents, car en effet, la vitesse des bateaux ne cessait de croître d'année en année; l'Angleterre et les États-Unis devinrent les deux forces dominantes de ce sport. En 1956, le Shanty Iatteignit 144,439 km/h et marqua le début d'une domination de 39 ans des États-Unis pour le trophée Harmsworth. Toutefois, en 1958, quelque chose survint : plus précisément, Jim Thompson, président de la Supertest Petroleum Corporation décida de se lancer à l'eau.
Au cours de son enfance à Embro, en Ontario, Bob Hayward adorait les bateaux hors bord et après avoir travaillé comme agriculteur et camionneur jusqu'en 1947, il décida de se joindre à l'équipe de course de Thompson. À ses débuts, Bob Hayward fit profiter l'entreprise de son expertise en tant que mécanicien et pilote d'essai. Mais en 1957, Bob Hayward remplaça Thompson sur le siège du pilote et l'année suivante, l'équipe canadienne visait rien de moins que la suprématie dans le monde du motonautisme en dessinant et construisant la prochaine génération d'hydroplanes.
Baptisée Miss Supertest III en 1959, la nouvelle embarcation pesait plus de 3 tonnes, soit un poids supérieur à la plupart des bateaux de course. Avec un moteur Rolls-Royce Griffon de 2 000 HP, le Miss Supertest III pouvait planer à 20 centimètres au-dessus de l'eau, alors que son hélice tournait à 11 000 tours par minute.
À Motor City aux États-Unis, le 4 juillet 1959, Bob Hayward pilota le Miss Supertest III et remporta le Detroit Memorial. Moins de deux mois plus tard, l'équipe canadienne mit au défi le champion américain et tenta de mettre fin à la dynastie des États-Unis sur la rivière Detroit pour le trophée Harmsworth. Après trois courses de 72,4 km, la suprématie des Américains prit fin, celle du Canada débuta.
Ayant gagné l'année précédente, Miss Supertest se mérita l'honneur de s'élancer sur les eaux du Lac Ontario près de Picton en 1960. Bob Hayward étonna le monde du motonautisme en réalisant un tour de 203 km/h et en gagnant un second trophée Harmsworth. Un an plus tard, Bob Hayward remportera un troisième trophée Harmsworth, sans doute grâce, en partie, à sa boisson aux effets calmants constituée des trois quarts d'une bouteille de lait et d'un verre de miel de trèfle. Malheureusement, ce sera également sa dernière victoire.
Alors qu'il pilotait le Miss Supertest II (le Miss Supertest III était réservé au trophée Harmsworth) dans la régate de la Silver Cup sur la rivière Détroit le 10 septembre 1961, Bob Hayward amorça un virage à plus de 200 km/h. Le contact ténu du bateau avec l'eau fut rompu dans le virage et le bateau s'élança dans les airs avant de se retourner et de s'écraser dans un fracas terrible. La force de l'impact brisa la nuque de Bob Hayward.
Lorsque l'on regarde la façon dont il est décédé, il importe d'en souligner l'ironie. En effet, monsieur Hayward n'était pas un pilote intrépide, mais un homme très prudent et très conscient de la puissance des embarcations qu'il pilotait. Comme il le dit lui-même un jour : « Bien sûr que j'ai peur. Ce serait fou de ne pas avoir peur. Et je ne suis pas fou. Il y a toujours un risque énorme lorsqu'on dépasse 160 milles à l'heure (258 km/h). »
Si Bob Hayward comprenait les dangers de ce sport, on pourrait dire la même chose de Gary Beck, un champion mondial connu sous le surnom du « Canadien silencieux » qui fit sa renommée dans le monde de la course d'accélération en 1970. Étonnamment, le surnom de Gary Beck est une erreur à deux égards. Premièrement, Gary Beck est né et a été élevé à Seattle, à Washington, et n'a déménagé à Edmonton avec sa nouvelle épouse qu'en 1969. Ensuite, il était sûremtn l'un des plus grands coureurs des années 1970 et du début des années 1980, pilotant des véhicules qui étaient tout, sauf silencieux.
Les grands événements de course d'accélération ne sont pas de tout repos. À la ligne de départ, les voitures, prêtes à s'élancer, émettent des vapeurs nitrées et dans une grande poussée d'énergie kinésique, deux grandes flammes orange jaillissent des machines. En moins de six secondes, le silence des moteurs au repos est remplacé par les cris hystériques d'une foule d'« accros « de la vitesse.
Encore aujourd'hui, les voitures de course Top Fuel sont des véhicules dont l'accélération est la plus rapide au monde. Les voitures de 7,6 m de long peuvent couvrir 402 mètres en 4,4 secondes à une vitesse supérieure à 531 km/h. Bien attaché à bord d'un de ces bolides, Gary Beck remporta sa toute première course nationale. Mais il n'était pas un novice dans le monde de la course. Au moment de sa percée au Indy US Nationals de 1972 (considéré comme le grand-père du circuit des voitures de course Top Fuel), Gary Beck avait déjà 30 ans et pilotait des voitures de série et des voitures de course depuis plus de 10 ans.
L'année suivante, les spectateurs aux US Nationals ont eu 5,96 secondes pour voir Gary Beck atteindre une vitesse de 392,5 km/h et gagner son second championnat. Deux ans plus tard, avec Gary Beck derrière le volant et l'ingénieur d'Edmonton Ray Peets sous la carrosserie, l'équipe canadienne gagna son premier championnat mondial Top Fuel de la National Hot Rod Association (NHRA). En 1974, leur véhicule était commandité par la compagnie de tabac MacDonald et la marque de cigarettes Export A. Ils formaient une des premières équipes dans le monde de la course professionnelle à arborer une bannière publicitaire, une caractéristique maintenant omniprésente dans le monde du sport.
Tout au long de sa carrière, Gary Beck a battu des records. Il est devenu le premier coureur Top Fuel à atteindre les records de 5,5 secondes (1981), 5,4 secondes (1982) et 5,3 secondes (1983) et au moment où il quitta la NHRA en 1986, Gary Beck avait gagné 19 titres Top Fuel ainsi que les championnats mondiaux de 1974 et 1983. Gary Beck se retira officiellement à la fin de la saison 1986 et en 1999, il fut avec Ray Peets, intronisés au Temple de la renommée canadienne. Même s'il a été nommé à tort le « Canadien silencieux «, il demeure dans nos esprits un Canadien d'adoption qui est devenu champion du monde.
Si les voitures des champions de la série Top Fuel de la NHRA déploient environ 8 000 HP, les champions du saut d'obstacles se fient à leurs aptitudes et à celles de leur cheval pour obtenir la victoire. La grande équipe canadienne formée de Big Ben et de son cavalier, Ian Miller, était certainement vouée à un avenir prometteur.
Le saut d'obstacles est un sport réservé à un petit nombre de privilégiés. Ainsi, lorsque le grand cheval belge et son humble cavalier de Perth, en Ontario, firent leur entrée sur la scène du sport équestre à la fin des années 1980, tous les Canadiens retinrent leur souffle à chaque saut. L'équipe parvint au sommet de sa carrière au cours de deux coupes mondiales consécutives, exploit qu'aucune autre équipe n'a égalé depuis. En 1988, l'équipe décrocha le titre le plus convoité pour une compétition intérieure à Gothenburg, en Suède. À la fin de la compétition, le 10 avril, Ian Miller était le fier détenteur du prix Pride of Canada et du prix Pride of Sweden, deux très grands honneurs. Big Ben et son cavalier acceptèrent les félicitations de la princesse Anne et Ian Miller se vit remettre en plus une toute nouvelle Volvo, construite en Suède.
Un an plus tard et de l'autre côté de l'Atlantique, un événement sans précédent était sur le point de survenir le 12 avril 1989 à Tampa en Floride. Devant la princesse Anne et une foule compacte de 8 000 personnes, Ian Miller et Big Ben se démarquèrent à nouveau en devenant la première équipe cheval-cavalier à gagner deux finales consécutives de la coupe mondiale. Avec sa modestie légendaire, Ian Miller souligna après l'événement: « Je n'ai fait qu'escorter le cheval pendant la course. Le héros, c'est Big Ben. « Dans un sport où le succès se mesure par l'harmonie entre le cavalier et son cheval, Big Ben aurait sans doute rendu les mêmes honneurs à son cavalier.
Dans un autre sport et sur une autre selle, Steve Bauer a également écrit une page de l'histoire du sport canadien. Ce fut une longue et pénible montée pour ce résident de Fenwich en Ontario, mais il réussit à atteindre a atteint des sommets qu'aucun autre Canadien n'a jamais atteint. Son maillot jaune en fera foi.
Comme de nombreux enfants canadiens, le parcours de Steve Bauer vers le succès commence par un chandail et une patinoire de hockey. Steve Bauer consacrait ses hivers au sport national du Canada, et pendant l'été, avec ses amis, il parcourait les rues de cette petite ville de l'Ontario sur sa bicyclette. À l'âge de 16 ans, Steve Bauer se joignit au St. Catharines Cycling Club et il remplaça ses patins par des pédales de façon définitive.
Et il se révéla excellent. En 1977, Steve Bauer se joint à l'équipe de cyclisme nationale où il participera à des courses en équipe. Après avoir développé ses compétences et établi sa réputation dans le circuit nord-américain, il fut le favori de la course sur route de 190 km aux Olympiques de 1984 à Los Angeles. La moitié d'un mètre séparait sa médaille d'argent de la médaille d'or, mais la distance entre Steve Bauer et la mecque du cyclisme, l'Europe, s'effaça rapidement lorsqu'il devint coureur professionnel et traversa l'océan pour s'attaquer à de nouvelles côtes plus escarpées.
Au début de sa carrière de cycliste professionnel, Steve Bauer dut jouer le rôle de martyr. Il se joignit à l'équipe française « La Vie Claire « et en tant que débutant, son travail était de courir aux côtés des deux stars de l'équipe, Bernard Hinault et Greg Lemond et au besoin, de se sacrifier pour eux. En 1985, dans le cadre de sa première de 11 courses consécutives au Tour de France, Steve Bauer gagna et porta le maillot blanc décerné au débutant le plus rapide pendant presque toute la course. Il s'acquitta également très bien de son rôle de martyr, aidant Bernard Hinault et Greg Lemond à terminer premier et deuxième, respectivement.
Trois ans plus tard, à travers les encouragements de la foule qui l'appelait « le Canadien «, Steve Bauer atteint le sommet de sa carrière : il gagna la première étape du Tour et porta le maillot jaune tant convoité pendant cinq jours. Lorsque la course se termina, un dimanche de juillet sur les Champs-Élysées à Paris, il était quatrième dans une course que de nombreux athlètes considèrent comme l'événement sportif le plus difficile au monde.
Si le Tour de France est jugé l'événement athlétique le plus difficile, les boxeurs sont souvent considérés comme les athlètes les plus endurcis. Le 7 novembre 1988, au Caesar's Palace de Las Vegas au Nevada, le natif de Winnipeg, Donny Lalonde, se révèlera un des meilleurs boxeurs jamais vu. Le « Golden Boy « du Canada et le champion poids mi-lourd du Conseil mondial de la boxe se mesura au champion poids-moyen, Sugar Ray Leonard.
Le parcours de Donny Lalonde vers le ring est marqué par des circonstances tragiques. Souvent frappé avec une rare violence par son beau-père alors qu'il était enfant, le ring de boxe servit d'échappatoire à Donnyy Lalonde pendant son adolescence. Le soir de son grand combat, Donny Lalonde, mesurant 1,9 m, envoya au tapis le grand boxeur Sugar Ray Leonard dès le début du combat, mais ce technicien du ring reprit des forces et envoya également au tapis Donny Lalonde deux fois au cours du neuvième round; il remporta toutefois le titre de poids-moyen léger du CMB et le titre de super poids-moyen du CMB, alors vacant. À partir de ce soir-là, Donny Lalonde retourna chez lui et décida de poursuivre le combat. Le 14 mars 2003, par exemple, Donny Lalonde boxa au Winnipeg Convention Centre dans un combat de dix rounds. Selon le journaliste sportif du Winnipeg Sun, Greg DiCresce, le boxeur de 43 ans mit méthodiquement en pièces son adversaire, Williard Lewis, dont il était de quinze ans l'aîné.
Le paysage de Las Vegas est marqué par l'exagération et l'anachronisme, comme on peut le voir à l'hôtel Luxor inspiré par l'ancienne Égypte, avec sa silhouette pyramidale distinctive. Mais si la ville de la boxe professionnelle a très peu à voir avec l'Égypte, le jeu très britannique du snooker, ou le jeu des pyramides et d'autres jeux de billard, puise ses racines et son inspiration en partie des pyramides.
Dans l'histoire des championnats mondiaux de snooker, il y a eu peu de gagnants non britanniques au fil des ans. Et pourtant, si Londres se trouve à des milliers de kilomètres du Bowladrome de Yates Street à Gibson, en Colombie-Britannique, en 1980, cet écart sera comblé par le talent et les nerfs de Cliff Thorburn.
À l'âge de 13 ans, Cliff Thorburn fit connaissance avec les tables de billard du sous-sol de son club de quilles local. Des années plus tard, son affection pour la baguette et les boules de billard et son talent lui ouvriront la voie vers les sommets de cette discipline.
Au championnat de 1980, Cliff Thorburn comptait trois championnats canadiens consécutifs sous sa ceinture, mais il n'avait pas dépassé les quarts de finale de tout autre événement. Tout cela a changé le 5 mai, lorsque Cliff Thorburn devint le premier joueur étranger à gagner le plus grand prix du monde au snooker.
Peu de joueurs au Bowladrome de Gibson croyaient que Cliff Thorburn aurait un tel succès, et même qu'il gagnerait sa vie avec le snooker. À l'âge de 16 ans, lorsque Cliff quitta l'école, bon nombre des résidents de la petite localité étaient convaincus qu'il passerait le restant de sa vie à déneiger des entrées, plutôt qu'à jouer au snooker partout autour du monde. Et c'est pourtant ce que Cliff Thorburn réussit à faire, se méritant même l'Ordre du Canada en 1988 dans son parcours vers la gloire.
Le triomphe de Cliff Thorburn aux championnats mondiaux en fit une véritable vedette dans les îles Britanniques et un de ses admirateurs en vint même à l'appeler le « double de Clark Gable «. De ce côté de l'Atlantique, un autre athlète canadien était comparé à une étoile d'Hollywood très différente.
Nommée la Shirley Temple du Canada, Elfi Schlegel charma le cœur des Canadiens et éventuellement celui des Nord-Américains. Fille d'immigrants suisses installés à Toronto, et née le 17 mai 1964 en Ontario, Elfi Schlegel grandit dans la banlieue de Toronto, à Etobicoke, où elle débuta la gymnastique à l'âge de sept ans.
En 1972, alors que Elfi Schlegel s'entraînait avec succès au sein du club de gymnastique Xoces-Eagles près de Toronto, les membres du comité d'Edmonton, qui cherchaient à obtenir les Jeux du Commonwealth, étaient à Munich en train de convaincre les membres d'autres pays du Commonwealth qu'Edmonton n'était pas une banlieue de Toronto. Après avoir dissipé toutes leurs craintes et les avoir assuré que la capitale de l'Alberta avait l'eau courante et des toilettes intérieures, Edmonton fut choisie comme ville hôte des Jeux du Commonwealth de 1978.
Lorsque les 11e Jeux du Commonwealth furent inaugurés le 3 août, la Reine participa pour la première fois aux cérémonies d'ouverture. Parmi les 1 474 athlètes de 46 pays se trouvait une gymnaste de 12 ans du Canada. Elfi Schlegel, qui en était à ses premières compétitions de gymnastique aux Jeux du Commonwealth, captiva les Canadiens avec sa performance. Cette affection ne fera que grandir alors qu'Elfi Schlegel et trois de ses co-équipières gagneront la médaille d'or pour l'équipe, bien devant l'Angleterre et la Nouvelle-Zélande.
Si le Canada et d'autres pays occidentaux n'avaient pas boycotté les Jeux Olympiques de Moscou en 1980, peut-être que le Canada aurait réussi à obtenir sa première médaille olympique en gymnastique. La petite chérie des médias devint plutôt une commentatrice sportive. Elfi Schlegel fut engagée pour couvrir les Jeux Olympiques et les Jeux du Commonwealth pour la CBC et travailla avec NBC pour commenter la gymnastique féminine aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, d'Atlanta en 1996 et de Sydney en 2000.
Comme le prouvent les champions mondiaux présentés ci-dessus, le chemin le moins fréquenté est souvent celui qui mène à la victoire. Comme sur tout chemin difficile, il y a plus de bosses et de trous à éviter, et moins de partisans pour appuyer notre démarche. Mais ce qui fait sans doute un véritable champion, c'est justement sa capacité à traverser ces embûches.
Activités
Leçon 1. Publicité, quand tu nous tiens…
En contrepartie de la commandite d'Export A, Gary Beck devait assister à de nombreux spectacles de courses de voitures et à d'autres activités corporatives où son équipe et sa voiture étaient exposées, pour le plus grand bonheur du public.
En classe, dressez une liste d'événements sportifs, de lieux et d'équipes qui sont commandités et qui doivent porter le logo de la compagnie. (Ce qui s'appelait à l'époque la Soirée du Hockey à Radio-Canada s'appelle maintenant la Soirée du Hockey Molson). Déterminez ensemble si les logos d'entreprises et les commandites ont leur place dans le monde du sport. Par exemple, est-il approprié pour une compagnie de cigarettes de présenter ses messages au cours d'événements sportifs? Sinon, qui financera de tels événements? Pouvons-nous demander aux compagnies de commanditer des équipes et des compétitions sans qu'elles puissent profiter de possibilités de publicité? Ensuite, les élèves doivent consulter le site Web de Adbusters. Les élèves y apprendront notamment comment faire une « improvisation culturelle «, c'est-à-dire comment s'approprier les symboles et les slogans d'entreprises pour communiquer un message souvent très différent (et souvent contradictoire) à un public précis. Une fois que les étudiants ont assimilé l'improvisation culturelle, ils peuvent créer leur propre décalque destiné à des voitures de course, « improvisant « ainsi le message associé à une certaine image corporative.
Leçon 2. Liens coloniaux
On pourrait prétendre que le snooker est un résultat du colonialisme britannique. En effet, de nombreux sports de portée internationale sont issus de l'impérialisme. Le rugby, le criquet et même le hockey sur glace tirent leur racine de la « métropole «. Et lorsque l'Australie défait l'Angleterre au rugby, ou lorsque l'équipe de criquet indienne parvint à vaincre ses anciens maîtres coloniaux, la victoire prend une importance historique. Bien sûr, la relation est réciproque puisque la Grande-Bretagne a adapté sa propre culture sportive aux particularités de ses colonies.
Les élèves doivent étudier le développement mondial d'un sport particulier et ses liens avec l'histoire du colonialisme. Quelle est l'influence de l'environnement et des particularités culturelles d'une ancienne colonie sur la façon dont le sport est joué? Prenons l'exemple du hockey sur glace développé au Canada, un pays où les lacs et étangs gelés offrent une surface de jeu idéale. Dans un court texte de 250 mots, les élèves doivent discuter du développement d'un sport et décrire ses liens avec l'histoire du colonialisme. Chaque texte doit inclure une échelle chronologique qui décrit les transformations de ce sport à la lumière du paysage culturel et environnemental de la colonie.
Leçon 3. Le Tour du Canada
En juillet 1903, 60 cyclistes parcoururent 2 500 km en 19 jours, traversant des villes, des villages et la campagne de France. Dans les premières années du Tour de France, les compétiteurs devaient pédaler jour et nuit, les partisans plaçaient des clous sur la route devant les rivaux de leurs cyclistes préférés et certains athlètes pouvaient faire une partie du parcours en voiture et même en train. À la 85e édition du Tour, qui s'est tenue entre le 11 juillet et le 12 août 1998, environ 200 cyclistes ont parcouru près de 3 500 km (la distance approximative entre Londres et le Canal de Suez en Égypte) à partir du Trinity College à Dublin, en Irlande; ils s'embarquèrent ensuite sur le ferry pour atteindre le continent et poursuivre leur course jusqu'à l'avenue des Champs-Élysées. C'est également cette année-là que ce grand événement a presque dérapé, en raison du scandale du dopage dans le monde du cyclisme professionnel.
Le Tour de France, le plus grand événement sportif à l'exception de la Coupe mondiale de soccer et des Jeux Olympiques, est un trajet étourdissant, tant pour les compétiteurs que pour les amateurs. C'est une occasion unique pour les touristes sportifs de mieux connaître le pays qui porte le nom de cette course si ardue.
En classe, discutez du Tour de France et de son importance pour ce pays (ainsi que pour d'autres nations européennes) et en tant que source de fierté pour le peuple français. Ensuite, proposez des lieux où pourrait se dérouler un Tour du Canada. Quels endroits présenteraient notre pays sous le meilleur angle, en mettant à l'honneur sa grande diversité culturelle et géographique? Enfin, en groupes de deux ou trois, les élèves doivent concevoir un Tour du Canada qui comprend 15 étapes (le nombre d'étapes du Tour de France 2004). Chaque étape doit être accompagnée d'un paragraphe expliquant pourquoi une partie de la course devait s'y dérouler et l'importance historique, culturelle ou géographique de ce lieu au Canada. Les élèves pourraient étudier le Tour de France et les diverses étapes qui ont marqué son histoire.
Leçon 4. Faut-il souffrir pour être un athlète?
La grâce et la perfection - les caractéristiques d'une gymnaste de calibre mondial. Cependant, derrière chaque manifestation de force et d'agilité se cachent souvent de nombreuses chutes douloureuses et parfois fatales pour la carrière d'un athlète. Au Maple Leaf Gardens de Toronto en 1980, à la Coupe du monde, Elfi Schlegel se disloqua un orteil du pied gauche suite à une chute maladroite des barres asymétriques. Malgré sa blessure, elle mit de la glace sur son orteil et effectua une routine excessivement difficile au cours des deux événements finaux : la poutre et la gymnastique au sol.
La détermination d'Elfi Schlegel est louable, et c'est sans doute ce qui en a fait une championne du monde. En définitive, c'est à elle que revenait la décision de repousser ainsi ses limites, mais dans quelle mesure les pressions extérieures exercées par les entraîneurs, les partisans ou les parents, quelles soient explicites ou implicites, ont-elles influencé sa décision? Est-ce qu'une adolescente peut connaître les limites de sa douleur physique? On peut poser la question autrement : À quel moment l'effort physique devient-il de l'abus?
Utilisez cette dernière question comme résolution d'un débat en classe. Divisez la classe en quatre groupes : athlètes, entraîneurs, médias et partisans. Chaque groupe doit présenter un argument décrivant jusqu'où il faut pousser les athlètes afin qu'ils deviennent des champions du monde. Par exemple, les représentants des médias pourraient expliquer que c'est à l'athlète de déterminer ses limites. Ou plutôt, les entraîneurs pourraient affirmer que la faute revient aux partisans qui exigent trop des athlètes.
Leçon 5. Homme, bête ou machine?
Il y a seulement quatre champions « non humains « intronisés au Temple de la renommée du sport du Canada : le Bluenose, Miss Supertest III, le gagnant du Kentucky Derby, Northern Dancer, et le cheval de sauts d'obstacles Big Ben. Sans aucun doute, Bob Hayward, Gary Beck et Ian Miller ne seraient pas devenus des champions du monde s'ils n'avaient pas bénéficié de la puissance (technologique ou innée) de leur monture respective. Ainsi, Steve Bauer doit également une petite partie de son succès au vélo qu'il a chevauché au cours de sa carrière. Ces observations nous incitent à nous demander si un champion du monde est plus qu'un athlète individuel. Bob Hayward, Gary Beck, Ian Miller et Steve Bauer ont dirigé leur monture avec une grande aptitude athlétique et sont devenus des champions du monde, mais que doivent-ils à la machine au-delà de leur propre influence?
Les élèves doivent choisir un athlète canadien dont le succès athlétique repose sur un accessoire. Après avoir choisi leur athlète et son accessoire, les élèves doivent dresser une liste des attributs de chacun, et comment ses attributs ont contribué au succès de l'athlète. Par exemple, examinez les récentes percées dans la conception des maillots de bain de compétition, conçus pour imiter la peau des poissons. Ou comment le costume d'un skieur influe sur la vitesse avec laquelle il dévale les pentes, une caractéristique vitale dans un sport où les centièmes de seconde peuvent faire la différence entre une première et une deuxième place. Enfin, après avoir dressé les attributs de chacun, les élèves doivent déterminer selon quel pourcentage (50 %, 20 %, etc.) les succès de ce tandem sont attribuables à l'athlète et à son accessoire.